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Comment s’assurer une performance avec l’assurance vie ? Mieux vaut-il vous faire accompagner par un professionnel de l’épargne pour y parvenir ? Aujourd’hui, "compte tenu des taux négatifs, le fonds euros est mort", a assuré le 3 mars dernier Philippe Heim, président du directoire de La Banque Postale, sur BFM Business.
Il convient donc de "mixer fonds euros et unités de compte", indique à MoneyVox Stellane Cohen, présidente du courtier Altaprofits. "La performance vient d’abord d’une bonne allocation, bien diversifiée en termes de secteurs, de zones géographiques et de classes d’actif et d’une bonne lecture de la macroéconomie", ajoute Sébastien d'Ornano, président de Yomoni, distributeur et gestionnaire de l’assurance vie éponyme.
Qui dit investissement sur des supports garantis (unités de compte), dit également nécessité de trier des dizaines ou centaines d’UC, en fonction des contrats. Il faut donc s’y connaître un minimum en plus de pouvoir y consacrer du temps, afin de pouvoir les piloter. Si ce n’est pas votre cas, des solutions existent.
Assurance vie : combien coûte le mode de gestion clé en main ?
Selon votre contrat d’assurance vie, il est possible de mandater la société de gestion partenaire. Elle sélectionnera pour vous les fonds et gèrera les arbitrages. De votre côté, vous n’aurez qu’à choisir l’allocation-type correspondant le mieux à votre profil (mandat équilibré si vous êtes un épargnant frileux ou pour un placement court, ou un mandat présentant plus de risques).
Coût de la gestion pilotée ? De 0,2% à plus de 1% de l’encours par an, selon les enseignes. S’y ajoutent les frais de gestion propres à l’enveloppe et aux fonds. "Les frais sont le deuxième facteur déterminant de la performance. Les mandats de gestion en assurance vie sont plutôt chargés, avec des frais totaux de l’ordre de 3%", précise au site spécialisé Sébastien d'Ornano de Yomoni.
Sélectionner des supports déjà diversifiés (ETF d’indices boursiers phares) peut cependant vous permettre de baisser la facture : ils sont de seulement 0,3% pour les trackers et offrent plus d’1 point de rendement d’avance sur un fonds actif.
Qu’en est-il par ailleurs de la gestion passive ?
Assurance vie : la gestion active plus intéressante que la gestion passive ?
Si, en théorie, l’expérience d’un gérant d’actifs doit permettre une superformance, dans les faits, d’après l’étude SPIVA menée par la société américaine Standard & Poor’s Dow Jones Indices, spécialisée dans l'analyse financière, ce n’est pas toujours le cas. Sont observés, par zone géographique, les rendements sur 1 à 5 ans des fonds gérés activement par rapport à l’indice S&P correspondant.
À fin juin 2020, 72% des fonds actifs en Europe affichent un rendement inférieur sur 5 ans au S&P Europe 350, qui tient compte des 350 premières capitalisations boursières européennes.
Pour une assurance vie composée de plusieurs fonds, selon un rapport établi par MoneyVox basé sur les performances nettes de frais des mandats les plus exposés au marché actions de 8 assurances vie référencées à 4 indices boursiers phares (S&P 500, MSCI World, CAC 40 et EuroStoxx 500), les rendements sont contrastés. Toutefois, sur les 3 et 5 dernières années, si "les 8 profils regardés ont tous offert des rendements supérieurs au CAC 40 (indice boursier principal en France) et à l’Euro Stoxx 50 (son équivalent dans la zone euro)"," aucun n’a fait mieux que le MSCI World et le S&P 500, et par voie de conséquence, qu’un tracker de ces indices".
Que faut-il en conclure ?
Assurance vie : gare au risque du mandat
"Quelque part, comparer un ETF actions à la performance d’un mandat de gestion revient à comparer des pommes et des oranges dans la mesure où le gestionnaire doit, lui, tenir compte du profil de l’investisseur", plaisante Marc Tempelman, cofondateur et président de Cashbee, plateforme d’épargne en ligne. "Il ne faut pas en vouloir à un gérant de sous-performer un indice, basé uniquement sur des actions, quand son mandat lui demande une allocation équilibrée", ajoute-t-il.
D’autant que, contrairement à un tracker, un gérant prendra en compte le risque du mandat, en période d’incertitudes économiques, tels que nous les connaissons depuis le début de la pandémie.