Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
"Les conséquences économiques et sociales de la crise de la Covid-19 pèsent encore fortement sur la production de crédits".L’Observatoire Crédit Logement / CSA n’en doute pas. Le marché immobilier, s’était d’ailleurs déjà tendu après le durcissement des conditions d’octroi, en décembre 2019, par le Haut conseil de stabilité financière (HCSF). Afin de limiter l’endettement sur les revenus, l’organisme a ordonné aux banques d’être plus rigoureuses. Le taux d’effort de 33% et le plafond de durée des prêts à 25 ans doivent, entre autres, être scrupuleusement respectés.
La situation peut donc "amener les ménages à devoir mobiliser un apport personnel de plus en plus élevé pour financer leur projet", examine la Fédération bancaire française.
La crise sociale, qui a rendu les banques frileuses, ont aussi, de leurs côtés, renforcé leur vigilance sur les dossiers présentés.
"La montée du chômage et les pertes de pouvoir d’achat ont en effet accru la probabilité de survenance des défauts de remboursement", précise L’Observatoire Crédit Logement/ /CSA. Les banques ont donc, dans un premier temps, élevé les taux des nouveaux crédits accordés, pour limiter les dégâts sur les équilibres financiers.
Crédit immobilier : révision des taux pour soutenir la demande
Après des mois de légers rebonds, les banques ont décidé en juillet 2020 de réviser leurs barèmes à la baisse. Le taux moyen a ainsi reculé de 4 points (1,25% en moyenne contre 1,29% en juin dernier), pour soutenir la demande de crédits immobiliers.
Malgré cela, certains profils, qui étaient jusqu’ici éligibles facilement à un prêt doivent à présent réviser leur projet immobilier (surface plus petite, ou apport plus conséquent).
Comme le constate l’organisme, la production vers des prêts de plus courte durée engendre une transformation de la clientèle et "recentre le marché sur des acheteurs plus aisés".
Cela signifie-t-il qu’un apport est désormais obligatoire pour espérer obtenir un prêt ?
Crédit immobilier : plus vous avez d’apport plus les choix s’offrent à vous
Dans la conjoncture actuelle, il devient compliqué de pouvoir obtenir un prêt immobilier sans fonds propres. Les exigences d’apport et d’épargne tournent aux alentours de 15%, contre 10% auparavant.
En temps normal, il est toujours plus avantageux d’avoir des fonds propres élevés. Ils vous offrent en effet de nombreux avantages, que liste Le Dauphiné.
- capacité d’emprunt plus grande
- possibilité d’investir dans un bien d’une plus grande superficie ou valeur
- négociation de taux et de durée facilitée : en juillet, si obtenir un taux de 0,95 % sur 20 ans ou du 0,4 % sur 7 ans était "rare", cela restait possible, selon le baromètre de Meilleurstaux.com.
Ne pas avoir d’apport réduit-il par ailleurs à zéro vos chances de signer un prêt immobilier ?
Prêt immobilier : comment pallier l’absence d’apport ?
Si l’absence ou un faible apport peut aujourd’hui grandement affaiblir votre réussite d’obtenir un crédit, cela reste possible dans certains cas. Le montant sera en revanche limité et le taux plus élevé.
Les établissements bancaires étudieront en revanche votre projet, votre situation personnelle et professionnelle au peigne fin. Mieux vaut ainsi que vos comptes soient assainis (pas de découverts depuis plusieurs mois) et que votre capacité à épargner soit visible (économies réalisées mensuellement sur des livrets ou autres produits bancaires).
Recourir à un courtier et à des financements complémentaires (prêt Action Logement et PTZ) peut vous permettre de remédier à l’absence d’un apport.