De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Si ce n'était pas une erreur, cela ressemblerait presque à un mensonge. Le président de la République a multiplié les déclarations, devant les Françaises et les Français, à l'occasion de son intervention télévisuelle du mercredi 14 octobre 2020. Sur le plateau de France 2, il était venu détailler une batterie de nouvelles mesures restrictives visant à faire obstacle à la dégradation de la situation épidémiologique dans l'Hexagone ; et donc à la propagation de la CoVid-19. Toujours aussi déterminé à éviter un reconfinement comparable à celui qui s'était imposé au printemps, il lui a préféré un couvre-feu concernant les zones placées en alerte sanitaire maximale, comme cela peut-être le cas de Paris ou de Marseille. Mais il est loin de s'être arrêté à ces seuls éléments. Soucieux de créer de l'espoir, ainsi que l'explique Le Figaro, l'hôte de l'Elysée a aussi sorti quelques cadeaux de sa hotte. Problème ? Il a laissé entendre que certains en profiteraient, alors que ce n'est pas le cas.
Il n'est d'ailleurs pas le seul - ni le premier - à faire l'erreur, note d'ailleurs Capital. Jean Castex lui aussi est tombé dans le piège. Mais de quoi parle-t-on au juste ? De l'aide exceptionnelle de de solidarité, dont le montant est établi à 150 euros, et que l'exécutif entend reconduire. Le problème vient du fait qu'Emmanuel Macron a laissé entendre que les jeunes de 18 à 25 ans allaient aussi en bénéficier, comme ce fut prétendument le cas la fois passée.
Ce n'était pas le cas et ça ne le sera à priori pas cette fois-ci non plus.
Aide exceptionnelle : la grosse bourde d'Emmanuel Macron
"Ce que nous allons faire, parce que c'est le dispositif le plus large et le plus efficace, c'est pour les bénéficiaires du RSA et des APL - ce qui touche du coup tous les jeunes, là aussi, très largement, les 18-25 ans - d'avoir une aide exceptionnelle, là, pendant ces six semaines qui viennent de 150 euros, plus 100 euros par enfant", a déclaré le chef de l'Etat. Retour sur une affirmation truffée d'erreurs.
Pourquoi ce qu'Emmanuel Macron a déclaré est-il faux ?
En pratique, cependant, les jeunes de 18 à 25 ans ont très peu profité de l'aide exceptionnelle qui avait bel et bien été mise en place au cours de la première vague de l'épidémie.
Et pour cause, indique Capital dans son dossier sur l'affaire : n'y sont éligibles que les bénéficiaires du RSA, de l'ASS, de l'AER (Allocation équivalent retraite), ainsi que celles et ceux qui touchent d'ores et déjà la prime forfaitaire pour reprise d'activité. S'ils ont des enfants à charge, les ménages recevant l'APL peuvent aussi demander le bonus de 100 euros par tête blonde. Mais ils n'auront de toute façon pas droit aux 150 euros de base.
Or, comme le rappelle le magazine spécialisé en économie, le RSA n'est ouvert qu'aux jeunes de plus de 25 ans. Certains actifs âgés de 18 à 24 ans peuvent aussi y prétendre, mais seulement s'ils sont parents isolés ou s'ils peuvent justifier d'une activité professionnelle antérieure… Autant de critères qui les maintiennent donc assez éloignés du dispositif.
Un élargissement qui pourrait coûter cher ?
Depuis l'erreur de Jean Castex, Matignon a tenu à corriger les propos du Premier ministre, poursuit Capital. Il faut dire que l'ancien maire de Prades est allé loin : il a fait savoir que, d'ici la fin de l'année, ce dispositif profiterait à quelques 4 millions de foyers. En pratique, pourtant, les aides aux logements concernent 6,5 millions de personne en France. De quoi mettre en défaut l'exécutif une fois de plus, qui a reconnu son erreur.
"J'aurais l'occasion de préciser et de compléter ces mesures samedi, à l'occasion de la Journée mondiale du refus de la misère", a conclu le Premier ministre. Si adaptation du dispositif il y a, cela pourrait cependant s'avérer très onéreux, termine le mensuel.