Ce lundi 25 novembre est celui de la journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes. Zoom sur The Sorority, cette application réservée aux femmes et aux minorités de genre qui propose de leur...
Jugé depuis le 31 janvier 2022 pour l’enlèvement, la séquestration et le meurtre de la petite Maëlys, 8 ans, en août 2017 à Pont-de-Beauvoisin, Nordahl Lelandais doit s’expliquer sur son geste devant les jurés.
Mais jusqu’ici, l’ancien militaire maintient sa version : il n’a pas voulu la mort de la fillette, et il n’a pas abusé d’elle sexuellement.
Pourtant, dans le dossier, de nombreux éléments permettent de douter d’un tel scénario.
La semaine dernière, les audiences ont été consacrées à l’étude de la personnalité du suspect, avec de nombreux témoignages à l’appui. La cour a notamment entendu la mère de Nordahl Lelandais, mais aussi son jeune frère, ou encore ses anciens amis.
Une femme dans le déni
Mais c’est le témoignage de son ex-compagne qui a véritablement glacé l’assemblée.
Vendredi 4 février, cette jeune femme, prénommée Anouchka et âgée de 29 ans, est venue déposer à la barre de la cour d’assises de Grenoble.
Entre décembre 2016 et août 2017, elle entretient une relation de 9 mois avec Nordahl Lelandais. Pendant cette même période, Nordahl donne la mort à Arthur Noyer et la petite Maëlys. Mais Anouchka l’assure : elle n’a « rien vu. »
Elle décrit « une relation forte, intense, un coup de foudre » et parle de l’accusé comme d’un homme « gentil et attentionné », qui pouvait toutefois devenir « impulsif, menteur et manipulateur ».
Quatre jours après la disparition de Maëlys, Anouchka se trouve avec Nordahl lorsque les gendarmes arrivent pour l’interpeller.
Au début, la jeune femme croit encore à son innocence. « C’était compliqué pour moi d’admettre que l’homme que j’aime puisse commettre des choses comme ça, j’étais dans le déni », a-t-elle confié à la cour.
« Tu dors? »
Durant les premières semaines de sa détention provisoire, Nordahl échange avec Anouchka. Au téléphone, le suspect lui déclare alors : « Si tu m’avais répondu, je voulais te passer te voir, cela aurait tout changé. Je serais parti du mariage. »
Le soir du mariage où la fillette a été enlevée, Nordahl Lelandais avait en effet envoyé un SMS à sa compagne, en pleine nuit : « tu dors ? ». Anouchka ne répondra pas. Quelques minutes plus tard, Maëlys était enlevée.
Depuis son box, l’accusé a réagi : « Si j'étais passé te voir, ça aurait tout changé, je serais parti du mariage, si tu avais répondu à mon message. La petite serait encore là aujourd’hui. » Des déclarations qui ont choqué les parties civiles.
La cour a pu entendre également une deuxième conversation téléphonique, que les deux anciens amants ont eu bien plus tard, en mars 2018, quelques jours après les aveux de l’ancien militaire et la découverte du corps de Maëlys.
Dans cet échange, Nordahl, qui veut qu’Anouchka obtienne un permis de visite pour venir le voir en prison, lui demande « bah tu veux te marier avec moi ? ». Elle répond non, et il s’offusque. « T’es pas obligé de me parler comme ça non plus », dira le suspect.
Les audiences doivent se poursuivre jusqu’au 18 février.