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Un combat mené sans relâche depuis 37 ans. La vie de Christine et Jean-Marie Villemin a basculé le 16 octobre 1984, lorsque leur fils Grégory, quatre ans, est enlevé devant leur maison de Lépanges-sur-Vologne, où ils se sont installés. Le garçonnet est retrouvé plusieurs heures plus tard à quelques kilomètres du domicile familial, pieds et mains liés, noyé dans la Vologne.
Grégory Villemin : 37 ans d'incertitudes
Très vite, le drame familial de cette commune des Vosges devient national et ses différents protagonistes font régulièrement la une des médias. Des parents jalousés, des rumeurs au sein de la famille, des menaces les mois qui ont précédé, une enquête qui patine, de nombreux culs de sac… Tout est réuni pour faire de l’affaire Grégory un des plus grands fiascos judiciaires français.
Malgré des années d’investigations, des dizaines d’interrogatoires et des milliers de documents versés au dossier, les parents du petit Grégory n’ont toujours pas obtenu la réponse à leur question. Ils ont quitté depuis longtemps ce village où les souvenirs étaient trop nombreux, mais l’actualité les rappelle régulièrement à leur douleur, bientôt 40 ans après les faits.
D’autres acteurs du dossier, qui ont côtoyé de près la famille Villemin, sont toujours profondément marqués par ces trois décennies. C’est notamment le cas de leur avocate, qui les conseille depuis 30 ans, et du gendarme qui a mené l’enquête dès le début. Invité sur le plateau de l’émission Ca commence aujourd’hui (France 2), le colonel Etienne Sesmat a accepté d’évoquer cette affaire, sur laquelle il a écrit un livre intitulé Les deux affaires Grégory. Il a livré à Faustine Bollaert son plus grand regret dans ce dossier, qui a connu de nombreux rebondissements…
Grégory Villemin : le regret du gendarme qui a mené l'enquête
Le colonel Etienne Sesmat a codirigé l’enquête durant plusieurs mois, autour de la mort du petit Grégory. Cette dernière a conduit à l’arrestation de Bernard Laroche, finalement libéré quelques semaines plus tard. Le 29 mars 1985, Jean-Marie Villemin tue son cousin d’une balle dans la poitrine, persuadé qu’il est le meurtrier de son fils. Condamné à 5 ans d’emprisonnement, dont un avec sursis, il est libéré en décembre 1993.
C’est sur ce moment douloureux de l’affaire qu’a décidé de revenir le colonel Sesmat auprès de France 2. Il explique n’avoir « qu’un regret » : « Jean-Marie m'avait téléphoné plusieurs fois mais à l'époque on était dans une position très particulière. On était dessaisis, on faisait l'objet de plaintes, la police était là, mettait des écoutes partout ». Résultat, il estime ne pas avoir été assez présent pour le père endeuillé qui, mal conseillé, peut-être même manipulé comme il l’écrit dans son livre, a commis l’irréparable…
Grégory Villemin : son père « essayait de s'accrocher un peu à tout le monde »
« Moi je regrette de ne pas avoir suffisamment écouté Jean-Marie. Je regrette de ne pas avoir dépassé ça, de ne pas avoir dépassé cette prudence que je me sentais obligé d'avoir pour mesurer dans quel état de détresse il était », confie le colonel Etienne Sesmat dans l’émission Ca commence aujourd’hui. Il fait ensuite de nouvelles révélations sur Jean-Marie Villemin, décrivant l’état dans lequel il se trouvait à ce moment de sa vie, un homme qui « essayait de s'accrocher un peu à tout le monde. Il était en froid avec sa famille, il était vraiment seul ». 37 ans après, le militaire « regrette de ne pas avoir été suffisamment près de lui…».
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