Affaire Pilarski : ce que craignait le maître d’équipage avant le drame
Retrouvée morte en novembre 2019, Elisa Pilarski a été tuée par un ou des chiens. Son corps a été découvert dans la forêt de Retz, alors que se tenait une chasse à courre.
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Depuis le samedi 16 novembre 2019, ils enquêtent. Ce jour-là, la dépouille d'Elisa Pilarski a été retrouvée dans la forêt domaniale de Retz, dans l'Aisne (Hauts-de-France). Elle avait 29 ans. Et d'après les forces de l'ordre qui travaillent sur l'affaire, elle a été tuée par morsure. Ils soupçonnent un ou des chiens. La jeune femme promenait son animal, Curtis, quand elle a appelé son compagnon, paniquée. Ce dernier s'est rendu sur place et a fini par la retrouver morte, partiellement dénudée. Le canin - dont la race exacte est complexe à identifier, rappelle le quotidien Midi Libre - était au côté du cadavre de sa maîtresse. D'après un expert qui a vu le chien, il pourrait d'ailleurs constituer "le coupable idéal". Mais il n'est pas la seule piste à laquelle s'intéressent les gardiens de la paix.

Et pour cause ! Elisa Pilarski est morte un jour de vénerie, c'est à dire de chasse à courre. Pour les non-initiés (ou ceux n'ayant pas suivi l'affaire), il s'agit d'un type de chasse ancien, déjà pratiqué par François 1er par exemple, qui consiste à courir une proie à l'aide de chien jusqu'à son épuisement. Le fait, donc, qu'il y avait bien d'autres animaux dans les bois quand la presque trentenaire a été tuée. Sans surprise, le capitaine d'équipage de chasse, Sébastien van Den Berghe, a été interrogé par la justice. Il a d'ailleurs été placé sous le statut de témoin assisté, à la demande de son avocat, Me Guillaume Demarcq, précise La Voix du Nord. "C'est une satisfaction", a d'ailleurs souligné le conseil, expliquant que cette décision "permettra à Monsieur van Den Berghe de devenir partie à la procédure et de se défendre judiciairement".

Les chiens de la vénerie soupçonnés

"Nos 30 000 chiens de chasse à courre sont dressés pour obéir en toute circonstance à l'homme. Ils sont d'un contact très affectueux avec les enfants comme avec les adultes (et même avec les opposants anti-chasse). Au cours des 18 000 journées de chasse à courre organisées chaque année à travers 70 départements, jamais aucun accident corporel humain impliquant des chiens de vènerie n'a été relevé", tenait d'ailleurs à rappeler Pierre de Roüalle, le président de la Société de Vénerie, contacté par le quotidien régional en janvier 2020. 

En dépit de tout cela, L'Union - qui consacre un portrait aux hommes de l'affaire Pilarski - rappelle qu'avant même de partir en chasse, Sébastien van Den Berghe était inquiet ce jour-là. Que craignait-il exactement ?

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La crainte de Sébastien van Den Berghe

"Ce matin-là, une messe est organisée à Faverolles, le prêtre bénit les chiens, un buffet est servi et partagé avec les habitants de la commune", racontent nos confrères qui ont enquêté sur l'affaire et retracé - entre autres - le parcours de Sébastien van Den Berghe. L'homme, chef d'entreprise, a 41 ans au moment des faits. Il possède une ferme à Faverolles (Eur-et-Loire, Centre-Val de Loire) et héberge une meute de 60 à 70 chiens.

Si une telle fête est organisée le samedi 16 novembre, c'est parce qu'est le jour de la Saint-Hubert, le saint patron des chasseurs. Traditionnellement, Sébastien van Den Berghe chasse plutôt le mercredi, ou le dimanche.

Il n'empêche ! Le chasseur redoute que la journée soit gâchée. "L'ambiance est conviviale même si l'on craint que les anti-chasse à courre, les AVA (Abolissons la vénerie aujourd'hui), viennent perturber la chasse de l'après-midi", poursuit L'Union.

Quand il croisera Christophe Ellul, l'ancien compagnon d'Elisa Pilarski, il lui assure n'avoir rien vu ni entendu. Ce dernier, cependant, est persuadé que ses chiens sont impliqués. Les gendarmes ont placé sa meute sous scellés le soir même.

Les chasseurs inquiets que l'affaire ne se retourne contre eux

Depuis la mort d'Elisa Pilarski, nombreux sont les chasseurs à courre qui redoutent que leur passion soit mise en cause. Pierre de Rouälles s'est d'ailleurs exprimé à ce sujet.

"La décense élémentaire impose de ne pas instrumentaliser cette terrible mort. Accuser un homme ou la chasse à courre, sans aucune preuve, est aussi bas qu'illégal. Pour ma part, je fais pleinement confiance à la justice pour faire toute la lumière sur ce drame", a-t-il affirmé.

"Depuis la mort tragique d'Elisa Pilarski, Sébastien van Den Berghe est publiquement présenté par plusieurs opposants à la chasse à courre comme ayant vraisemblablement une part de responsabilité dans le décès de cette jeune femme", déplore d'ailleurs la société organisatrice du Rallye la passion.