De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Que s’est-il passé à bord du vol MS804 de la compagnie Egyptair ? C’est la question que tout le monde se pose au lendemain de la disparition de l’Airbus 320 qui transportait 66 passagers, dont 30 Egyptiens et 15 Français, et qui s’est "abîmé en mer" jeudi matin entre la Grèce et la Turquie.
Ce qui est sûr, c’est que l’avion a décollé de Roissy à 23H09 mercredi. L’appareil date de 2003, il n’était donc pas ancien, et fait partie des avions les plus fiables au monde. Aux commandes, un pilote aguerri comptabilisant plus de 6 000 heures de vol et son copilote plus de 4 000. Le vice-président de la compagnie aérienne Egyptair a précisé à CNN que l’avion ne transportait pas de matières dangereuses. Par ailleurs, les conditions météorologiques étaient bonnes.
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Des débris de l'appareil retrouvés
Malgré ce contexte favorable, le signalement de l’avion a été perdu vers 2h36 du matin peu de temps après son entrée dans l’espace aérien égyptien alors qu’il se trouvait à 37 000 pieds (environ 12 000 mètres d’altitude) au-dessus de la Méditerranée. Les pilotes n’ont semble-t-il pas envoyé de message de détresse, mais les autorités égyptiennes ont enregistré un signal provenant d’une balise deux heures après, soit un peu avant 5 heures du matin.
Le ministre de la Défense grec a indiqué que l’avion avait fait deux virages serrés avant de chuter brutalement à 20 000 pieds puis de disparaître. U ne vidéo montrant une boule de feu dans un ciel noir semble corroborer les témoignages de plusieurs habitants qui disent avoir vu un objet en feu dans le ciel au moment de la disparition du vol MS804. Vendredi matin, les recherches se poursuivaient pour retrouver l’A320 autour du lieu supposé de son crash, au large de l’île grec de Karpathos. L'armée égyptienne a annoncé vers midi avoir trouvé des débris de l'Airbus et des effets personnels des passagers. "Les recherches se poursuivent et nous sommes en train de retirer de l'eau tout ce que nous trouvons", a précisé l'armée égyptienne dans un communiqué
Quelles hypothèses pour expliquer cet accident ?
Au vu des circonstances de l’accident, de nombreux spécialistes penchent pour la thèse de l’attentat, à l’instar de Gérard Feldzer interviewé par Le Parisien. "Un avion qui disparaît subitement des radars, à haute altitude, probablement au-dessus de la mer... On peut privilégier une bombe à bord, même si on ne peut être sûr actuellement à 100%, explique l’expert. Ce qui est certain, c'est que l'équipage n'a pas pu envoyer de message de détresse, donc c'est une explosion soudaine."
"Le contexte dans cette région nous amène à conserver comme hypothèse intéressante pour ne pas dire favorite le terrorisme", a souligné l'expert aéronautique Michel Polacco sur LCI.
Le ministre égyptien de l’Aviation civile a estimé, avec prudence, que pour l’instant tout laisse penser "que la probabilité (...) d'une attaque terroriste est plus élevée que celle d'une défaillance technique".
Il faut dire que la catastrophe intervient six mois après l'explosion au-dessus de l'Egypte d'une bombe à bord d'un avion russe transportant des touristes de la station balnéaire de Charm el-Cheikh (Egypte) à destination de Moscou, qui avait fait 224 morts. Cet attentat avait été revendiqué par la branche égyptienne de l'Etat islamique (EI). En mars dernier, un homme avait détourné vers Chypre un avion d’Egyptair qui avait décollé d'Alexandrie et transportait 55 passagers. A l'arrivée à l'aéroport chypriote de Larnaca, l'homme avait libéré une grande partie des passagers, puis s'était rendu sans heurt au bout de six heures de négociations.
En ce qui concerne le vol Paris-Le Caire, aucune revendication d’attentat n’a pour l’instant été communiquée.
Pourrait-il s’agir alors d’un accident ? Selon Pierre Condom, spécialiste aéronautique interrogé par LCI, "un accident technique est peu probable, parce que les accidents en croisière sont vraiment rares (...) Restons prudents nous n’avons pas encore connaissance des communications entre l’équipage et le sol, mais à cette altitude-là, si la disparition est aussi brutale que semblent indiquer les premières informations, il pourrait s’agir d’une explosion".
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