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Les autorités indonésiennes ont fait savoir qu'elles préparaient les exécutions des dix condamnés à mort, dont le Français Serge Atlaoui. La France s'oppose fermement à cette sentence.

Ce jeudi soir, le gouvernement indonésien a annoncé avoir ordonné de préparer les exécutions des dix condamnés à mort pour trafic de drogue, dont le Français Serge Atlaoui. "L’ordre a été donné de lancer les préparatifs", a déclaré à l’AFP Tony Spontana, le porte-parole du bureau du procureur général, Pour l’instant, la date des exécutions n’a pas encore été fixée, rapporte 20 minutes. Elle sera communiquée 72 heures avant aux condamnés. Alors que Serge Atlaoui est français, les autres condamnés sont originaires d’Australie, du Brésil, des Philippines, du Nigéria, du Ghana et d’Indonésie.

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"On voit bien que les autorités indonésiennes jouent la montre, essaient de se débarrasser de la pression internationale et tentent d'aller encore plus vite probablement", a estimé sur BFMTV l’avocat de Serge Atlaoui, Richard Sédillot. Le Français avait été condamné à la peine capitale en 2008. L’homme affirme qu’il avait installé des machines industrielles dans ce qu’il pensait être une usine d’acrylique, qui s’est ensuite révélée être une fabrique d’ecstasy clandestine.

"L'abolition de la peine de mort est pour nous un principe essentiel"

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"L'Union européenne est totalement opposée à la peine de mort. Cela ne peut pas être une réponse au trafic de drogue", a déclaré le président du Conseil européen, Donald Tusk après l’annonce faite par les autorités indonésiennes. Dans une lettre adressée à son homologue indonésienne, Laurent Fabius a dénoncé le fait que le Français "n’a pas bénéficié du plein exercice de ses droits, du fait de graves dysfonctionnements de la justice indonésienne". Il a été l’objet d’un "traitement expéditif" et "a été condamné à mort par une décision qui comporte des affirmations erronées", a poursuivi le ministre français des Affaires étrangères.

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François Hollande avait quant à lui demandé à plusieurs reprises à la justice indonésienne de gracier Serge Atlaoui. Ce mardi, la Cour suprême indonésienne a rejeté le dernier recours du Français condamné à mort. Cette exécution "serait dommageable pour l'Indonésie, dommageable pour les relations que nous voulons avoir avec elle", a estimé le président de la République après ce rejet. Avant d’ajouter : "L'abolition de la peine de mort est pour nous un principe essentiel".

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