Personnes âgées vulnérables : la justice veille sur les abusIstock
Les personnes âgées sont de plus en plus victimes d'abus de faiblesse, une forme d'escroquerie ciblant leur vulnérabilité. En 2023, le parquet de Paris a enregistré une augmentation de 30 % des affaires liées à ces abus. Face à cette montée inquiétante, la justice intensifie ses efforts pour protéger les aînés.
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Les abus de faiblesse envers les personnes âgées sont en forte augmentation depuis quelques années en France. Selon le média Sud Ouest, le nombre d’affaires liées à ces infractions a considérablement augmenté à Paris, avec "283 dossiers en cours en 2022" et "389 nouvelles affaires ouvertes en 2023". Cette tendance inquiète les autorités judiciaires, qui mettent en garde contre ce phénomène croissant visant une population vulnérable.

Des victimes isolées et fragiles

Les victimes d'abus de faiblesse sont souvent des personnes âgées, isolées et fragiles. Ces personnes, en quête de chaleur humaine, se retrouvent sous l’emprise de ceux qui prétendent les aider. Comme l'explique Anne Proust, chargée des abus sur personnes vulnérables au parquet de Paris, relayé par Sud Ouest, ces individus "apportent cette chaleur qui les maintient en vie, puis les isolent et les exploitent". Il est fréquent que ces situations de dépendance évoluent vers des abus financiers ou moraux.

Un exemple frappant est celui d’Aïcha M., une femme de 53 ans condamnée à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, pour avoir abusé de la faiblesse d’un homme de 81 ans souffrant de graves problèmes de santé. Elle avait non seulement pris le contrôle de ses finances, mais aussi contracté des crédits à son nom, causant un préjudice de 167 620 euros.

Les victimes de ces abus ne se considèrent pas toujours comme telles. D'après Anne Proust, beaucoup de personnes âgées "ne se signalent pas elles-mêmes auprès de la justice parce qu'elles ne s'estiment pas victimes", affirme-t-elle à nos confrères. Elles sont souvent prises dans des relations d'emprise et n’osent pas dénoncer leurs agresseurs, de peur de perdre l’affection et l’attention qu’elles reçoivent.

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Pourtant, les signalements d’abus sont cruciaux pour permettre à la justice d’agir. En 2023, à Paris, 1 600 signalements ont été faits par des institutions comme les hôpitaux, les mairies ou encore les banques, selon Laureen Simoes, une autre responsable du parquet de Paris.

Alerte de la FNI

La Fédération Nationale des Infirmiers (FNI) a publié en juin 2024 un communiqué pour alerter sur une recrudescence des abus de faiblesse ciblant les personnes âgées en période électorale. Selon le communiqué, certains militants politiques utilisent des méthodes trompeuses en période électoral  pour obtenir des procurations de vote de manière détournée, exploitant ainsi la vulnérabilité des aînés.

Les infirmiers libéraux se retrouvent de plus en plus souvent confrontés à des démarcheurs qui, par des pratiques insistantes et souvent trompeuses, parviennent à pénétrer les domiciles des patients âgés. Cette situation a été particulièrement préoccupante pendant les législatives, mettant en péril le droit des personnes âgées à une expression libre et éclairée lors des élections.

Comment identifier les signes d'emprise chez les personnes âgées

Les signes d'emprise peuvent être subtils : blessures inexpliquées, changements de comportement, isolement social ou modifications des habitudes de vie. Il est important de surveiller les mouvements bancaires inhabituels et d'être attentif à une perte d'autonomie ou à des signes de détresse émotionnelle.

Pour protéger les personnes âgées, il est essentiel de maintenir des liens sociaux solides, de gérer les finances de manière vigilante, et d'envisager des mesures légales telles que des mandats de protection. En cas de suspicion, il est recommandé de signaler les abus aux autorités compétentes et de contacter des services d'aide, comme le numéro d'urgence 3977, dédié à la maltraitance des personnes vulnérables.