Parmi les 51 hommes accusés d’avoir violé Gisèle Pelicot, Christian L., un pompier professionnel, est également jugé pour détention d’images pédopornographiques. Sa compagne a été entendue comme témoin...
Les Sentinelles, Inde
Mieux vaut ne pas trop s’approcher de l’île North Sentinel. Située au cœur de l’océan Indien, elle abrite une population qui peut se montrer très agressive envers les visiteurs. On les appelle les Sentinelles.
A lire aussi - Roms ou "gens du voyage" : comment faire la différence ?
Totalement coupée de la société, cette population n’a pas évolué depuis près de 60 000 ans. Et elle ne compte pas le faire. Pour les Sentinelles, l’homme moderne est un total étranger. Avec leurs lances et flèches, ils peuvent tuer ceux qui les dérangent. Ce fut le cas en 2006, pour deux pêcheurs clandestins qui ont eu la mauvaise idée de s’approcher trop près de l’île mesurant 72 km².
L'île North Sentinel dépend en réalité des îles Andaman et Nicobar, un archipel situé proche des côtes birmanes et rattaché administrativement à l'Inde depuis la colonisation britannique. Comme l'indique France TV, la population des Sentinelles ne dépasserait pas 400 personnes. Le peuple serait originaire d'Afrique, car la couleur de leur peau est très foncée.
On ne sait pas pourquoi, soudain, ils ont décidé de baisser les armes"
"Ils vivent comme il y a quinze mille ans", explique The Independent, qui a écrit un long article sur les Sentinelles en 1993. Que font-ils sur leur île ? Mystère. On sait juste qu'ils se nourissent principalement de poissons et de tortues. La tribu ne respecte pas une organisation classique. Il n'y a ni chef, ni sorcier.
Un anthropologue indien, Trilokinath Pandit, a été le premier à s'intéresser et à s'approcher des Sentinelles dès les années 1960. Le premier contact direct n'a eu lieu qu'au début des années 1990. En approchant de leur île avec leur bateau, Trinokinath Pandit et son équipe ont été attaqués par des dizaines d'indigènes, qui ont lancé des lances et des flèches. Finalement, un an plus tard, l'anthropologue trouvera une technique pour les apaiser : leur offrir des cadeaux.
La tribu a notamment beaucoup apprecié les noix de coco, qui ne poussent pas sur leur île. "On ne sait pas pourquoi, soudain, ils ont décidé de baisser les armes", se rappelle le chercheur, qui a enfin pu marcher sur ces terres inconnues. Afin d'être acceptée par la communauté, l'équipe de l'anthropologue a dû se dévêtir et ôter leurs lunettes. Les chercheurs comprendront ensuite que les Sentinelles ne sont pas cannibales.
Les Mascho-Piro, Pérou
Ils sont environ 600 à représenter la tribu des Mashco-Piro, une éthnie isolée de l'Amazonie, au Pérou. Cette vieille population indienne vit dans la réserve de Madre de Dios, une zone très difficile d'accès située au sud-ouest de la plus grande forêt du monde. L'an dernier, le gouvernement péruvien avait envisagé de rentrer en contact avec la tribu, afin de l'avertir des menaces qui plannent sur elle. Car les Mashco-Piro sont en danger.
Comme l'explique Maxisciences, les autorités craignent que la tribu disparaisse, en raison des nombreuses maladies qui circulent dans l'Amazonie. Les Indiens, qui vivent de la chasse et de la pêche, sont victimes de virus mortels. D'ailleurs, les autorités péruviennes interdisent formellement tout contact physique avec les Mascho-Piro.
"Les chances que ces tribus survivent sont minces"
Pour ne rien arranger, la tribu est également menacée par des trafiquants locaux de drogues, qui envahissent leurs terres. Les Mascho-Piro se voient obligés de changer régulièrement de lieu, ce qui perturbe leur régime alimentaire.
"Si rien n’est fait pour augmenter drastiquement les efforts de protection contre les menaces externes et rencontres accidentelles, les chances que ces tribus survivent sont minces", regrettent Robert Walker et Kim Hill, deux chercheurs de l'Université du Missouri, dans la revue Science. La tribu a eu l'occasion de visiter le monde de l'homme moderne, grâce à des missions "humanitaires" organisées clandestinement.
Les Jarawa, Inde
"Voisins" des Sentinelles, les Jarawa vivent également sur l'achipel des îles Andaman. Comme l'indique France 24, les membres de cette tribu sont des pygmées. Ils ont quitté l'Afrique il y a 70 000 ans, lors des premières migrations humaines. Alors qu'il vivent en parfaite autonomie depuis des années, les quelque 420 Jarawa restant ont été bouleversés au début des années 2000 par l'arrivée massive de touristes, notamment des Indiens de la classe moyenne.
De l'alcool et du tabac introduits sur l'achipel
Depuis 35 000 ans, les Jarawa sont isolés sur les îles Andaman. Leur quotidien se base sur la chasse et la cueillette. La tribu a toujours refusé de s'ouvrir aux puissances qui ont colonisé leurs terres (l'Inde aujourd'hui ; la Grande-Bretagne et le Japon auparavant). Mais aujourd'hui, la situation est plus compliquée.
Un reporter de France 2 4, Alexandre Dereims, s'est rendu sur place il y quelques mois. Il a appris qu'une nouvelle route, qui traverse la forêt de l'île principal, perturbe la tribu. Originellement, elle servait aux transports locaux. Mais depuis la perçée des touristes - surtout après le tsunami dramatique de 2004 - cette route est empruntée par des vacanciers, qui profitent des safaris. Et pas de chance pour les Jarawa : la police est du côté des touristes.
La tribu a connu des jours bien meilleurs. Certains racontent que des femmes ont été kidnappées par des étrangers. De l'alcool et du tabac auraient été introduits sur l'archipel. Et n'oublions pas les maladies, comme l'épidémie de rougeole et de pneumonie, qui a tué 10% de la population de la tribu en 1999.
Le peuple Ayoreo, Paraguay et Bolivie
Parmi les 18 ethnies qui vivent au Paraguay figurent les Ayoreo. La tribu habite dans la vaste région appelée Chaco, qui déborde aussi sur la Bolivie. Comme la plupart de ces populations coupées de la société, les Ayoreo sont des chasseurs-cuilleurs nomades.
Leur premier contact avec l'homme blanc a été établi avec les colons mennonites, dans les années 1940-1950. Une mauvaise rencontre, puisque les colons sont venus défricher et cultiver leur terre. Après cet épisode, les Ayoreo ont commencé à quitter la forêt. Ils seront à nouveau perturbés dans les années 1970-1980 par les New Tribes Mission, des missionnaires qui ont cherché à convertir la tribu au christianisme. Certains membres des Ayoreo se sont mélangés aux Blancs.
Toujours dans la même période, l'ONG Survival International a placé les Ayoreo dans la catégorie des tribus menacées. L'ayoreo est également une langue, qui est parlée à Chaco. Selon des estimations datant du début des années 2000, ils sont 3 000 à parler l'ayoreo au Paraguay, et 771 en Bolivie.
Les Korubo, Brésil
Une autre tribu en danger d'extinction. Comme l'indique le site Survival France, les Korubo, qui vivent au cœur de la forêt amazonienne au Brésil, sont victimes de maladies survenues en raison des bûcherons illégaux et des éleveurs qui envahissent les territories des Indiens. L'ONG ne plaisante pas : "Si aucune mesure de protection n'est prise de toute urgence, ils ne surviront pas".
Totalement isolés de la société, les Korubo sont également des chasseurs-cueilleurs. Combien sont-ils ? Probablement 600 dans l'Etat de l'Acre, répartis en quatre groupes différents. Survival suppose qu'il pourrait y avoir 300 Indiens isolés habitant dans le territorie de Massaco, dans l'Etat de Rondonia.
La vie s'avère souvent difficile pour les Korubo, qui doivent lutter contre les maladies, la déforestation, la pollution et l'arrivée des colons. Dans la même région se trouve une autre tribu, les Awa. L'un de ses membres est un vrai miraculé. Après avoir survécu à une fusillade, Karapiru a vécu tout seul, caché dans la forêt, pendant dix ans. Au bout du compte, il a réussi à établir un contact avec des colons. Karapiru vit aujourd'hui avec d'autres Awa.
Vidéo des Korubo
Les Nénètses, Sibérie
Les tribus autonomes ne vivent pas que dans des îles ou des jungles. En Sibérie, vous pouvez croiser, avec leurs rennes, les Nénètses. Ils sont environ 40 000 à vivre dans la région russe glaciale. Avec leurs traîneaux, ces nomades parcourent des milliers de kilomètres sous des températures atteignant, parfois, -50 ° degrés.
Les Nénètses se seraient détachés, 3 000 ans avant Jésus-Christ, du groupe linguistique finno-ougrien. Après avoir subi l'invasion mongole, la tribu est passée sous influence russe à partir du XIIIe siècle. En raison de la révolution russe de 1917, les Nénètses ont dû renoncer à leur vie de nomade pour travailler dans les exploitations agricoles collectes d'Etat (les kolkhozes). Les enfants ont été envoyés à l'école pour apprendre le russe, et la tradition des Nénètses a disparu progressivement.
Depuis la découverte du gaz et du pétrole sur leur territoire dans les années 1970, la tribu s'ouvre de plus en plus à la "culture russe classique" et au monde extérieur. Contrairement aux autres tribus mentionnées plus haut, les Nénètses ne sont pas menacés d'extinction. D'ailleurs, leur population grandit.
Les Himbas, Namibie
La tribu des Himbas existent toujours en Namibie. Ses membres, menacés ces dernières années par de nombreuses guerres civiles, seraient actuellement entre 10 000 et 15 000 à vivre dans la région autonome de Kaokoland.
Les Himbas ont une passion pour la beauté corporelle. Les femmes se teignent la peau en rouge. Quant aux hommes, ils portent, après la circoncision, une queue de cheval avec le reste du crâne rasé. Ils fabriquent leurs sandales grâce aux pneus de voiture.
Leurs maisons sont également particulières. Elles ont une forme conique et sont fabriquées, uniquement, par les femmes avec des branches, de la terre grasse et des excréments de vache mélangés à du sable. Enfin, la notion du feu est très importante chez les Himbas. Il ne doit jamais s'éteindre, car il symbolise la relation entre les vivants et les morts. La tribu survit grâce à l'aide alimentaire.