Pour préserver une ambiance sereine et festive lors des repas de Noël, il est préférable d’éviter certains sujets. Voici les 6 thématiques à bannir selon un sondage.
Le 21 octobre 2014, la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, déclarait alors qu’elle était auditionnée par l’Observatoire de la laïcité que "le principe, c’est que, dès lors que les mamans ne sont pas soumises à la neutralité religieuse (…), l’acceptation de leur présence aux sorties scolaires doit être la règle et le refus l’exception." Une liberté par rapport à la circulaire Chatel qui renvoie la décision finale à la seule appréciation des chefs d’établissement.
De son côté, le président de la République aurait une toute autre vision de la laïcité. En effet, selon l’Express, François Hollande, "persuadé que les sujets identitaires préoccupent les Français", serait opposé à l’accompagnement des sorties scolaires par des mères voilées.
Déjà, Benoît Hamon, alors ministre de l’Éducation nationale, avait tenté une position d’équilibriste en demandant aux chefs d’établissement le "cas par cas" et de faire preuve de "discernement".
De l’UMP au FN, l’opposition fait (presque) l’unanimité
A droite, l’UMP est globalement unie pour voir dans la présence de mères voilées lors de sorties scolaires une atteinte à la laïcité. Ainsi, Luc Chatel déclarait au Figaro que sur "la laïcité, il faut être ferme et précis, il ne peut y avoir de laïcité à géométrie variable." De même pour Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes : "Le prosélytisme religieux et la montée des communautarismes constituent des menaces pour notre pacte national et l'école doit rester le lieu d'apprentissage des valeurs républicaines telles que la laïcité."
Seule note discordante, et pas des moindres, celle d’Alain Juppé qui, lors d’un déplacement en province en janvier dernier, défendait une vision "respectueuse de la diversité". Interrogé par Libération en marge de ce déplacement, il confiait aux journalistes : "Quand ma maman allait à la messe, elle portait un foulard". Manière subtile de se démarquer de la ligne officielle du parti, qui rappelait dans un communiqué, le 20 janvier, que "le champ d'application du principe de laïcité, au titre de l'égalité entre l'homme et la femme, doit être étendu aux accompagnateurs bénévoles des sorties scolaires ainsi qu'à l'université pour les étudiants."
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Concernant le Front National, la ligne fixée par sa présidente, Marine Le Pen, est très claire : interdiction des mères voilées pour accompagner les enfants en sorties scolaires. La présidente a également souhaité "une offensive laïque" concernant ce problème.
"Une défaite pour la laïcité"
Au centre, l’ancienne secrétaire d’État aux Droits de l’Homme, Rama Yade, a parlé dans Métronews de "défaite pour la laïcité" suite aux propos de Najat Vallaud-Belkacem. "Ce n’est pas à l’école de s’adapter aux cultures, aux différences", a-t-elle martelé.
Christine Boutin a fait sonner, elle, une voix un peu particulière : "Une nouvelle loi ne ferait que renforcer les postures des fondamentalistes, qui utilisent ce carré de tissu comme symbole identitaire, clame-t-elle. La seule réponse, c'est d'assumer notre identité, qui est historiquement judéo-chrétienne."
Chez EELV, la sénatrice Esther Benbassa est pour "réaménager la loi (Chatel), lui donner plus de souplesse" afin, notamment, "d’accepter que des mères voilées puissent accompagner des sorties scolaires". De son côté, Noël Mamère, tout comme Clémentine Autain, du Front de gauche, a été le signataire d’une pétition écrite par quatre collectifs de mères voilées désirant être accompagnatrices scolaires.
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