Ces médicaments ne seront bientôt plus disponibles en vente libre IllustrationIstock
L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé souhaite revoir l'usage et la mise à disposition de certains médicaments actuellement en vente libre, en raison d'effets secondaires parfois graves.
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Aujourd'hui, de nombreux médicaments sont commercialisés en vente libre : le Doliprane ou l'Efferalgan pour les douleurs et fièvres, le Spasfon ou le Smecta pour les troubles digestifs, mais aussi les médicaments pour le rhume. Hélas, ces derniers pourraient bientôt être accessibles exclusivement sur ordonnance et ainsi ne plus faire partie des MMO, les médicaments en accès direct. Pourquoi ? Les médicaments contre le rhume sont considérés comme potentiellement dangereux, selon l'ANSM. On vous explique. 

Ces médicaments "sans prescription médicale » n'apparaissent aujourd'hui plus adaptés"

Dans un mail à l'AFP, l'ANSM envisage un "listage" de plusieurs traitements anti-rhume, considérés comme dangereux depuis plusieurs années. "La délivrance de ces médicaments sans prescription médicale n'apparaît aujourd'hui plus adaptée" est-il indiqué. Parmi les médicaments possiblement concernés, on retrouve : Actifed Rhume, Dolirhume, Humex Rhume, Nurofen Rhume ou encore Rhinadvil Rhume, énumère BFMTV. Tous ces médicaments ont une molécule en commun : la pseudoéphédrine. Dans de rares cas, ces traitements anti-rhume, permettant de désencombrer et de décongestionner le nez, pourraient provoquer des AVC et des infarctus. 

Le sujet n'est en réalité pas nouveau. Déjà en 2023, l'ANSM avait "déconseillé" l'utilisation de ces médicaments, faisant diminuer de manière importante la demande de ces traitements anti-rhume. Si ces médicaments présentent un risque pour notre santé, pourquoi ne sont-ils pas simplement interdits ? Selon TF1 Info, les autorités sanitaires françaises "expliquent avoir les mains liées par la réglementation européenne, qui soumet le retrait d'une autorisation à l'avis de l'Agence européenne du médicament". Cette dernière considère que ces traitements anti-rhume "ne présenteraient pas de risques suffisants pour les interdire" face à la rareté des cas graves. Que pensent les pharmaciens de la situation, et que se passe-t-il dans notre corps lorsque nous ingérons ces médicaments ? 

Chez les pharmaciens, ces médicaments divisent

De leurs côtés, certains pharmaciens sont vigoureusement opposés à la réflexion de l'ANSM : "Ça va devenir compliqué pour nous de répondre aux problèmes des patients, les gens n'auront plus de médecin et nous, on ne pourra plus rien conseiller" regrette Béatrice Clairaz-Mahiou, coprésidente de la Société francophone des sciences pharmaceutiques officinales dans le Quotidien du Pharmacien. Entre opposants et soutiens, l'avenir des traitements anti-rhume tels qu'on les connait aujourd'hui, reste donc à ce stade difficile à déterminer. Découvrez plus précisément l'effet de ces médicaments anti-rhume dans notre corps.

Vidéo du jour

"Des médicaments qui jouent sur les vaisseaux du cerveau et du coeur" 

Le 12 septembre dernier, Aurel Guedj, docteur en médecine d'urgence et chroniqueur santé pour BFMTV revenait sur les effets de ces traitements anti-rhume sur notre corps. En cas d'infection (nasale) nos vaisseaux vont se dilater "pour permettre à notre système immunitaire d'agir. Le problème, c'est que cette dilatation va provoquer (...) une congestion nasale, ce qui va nous faire parler avec le nez. "Ces médicaments vont ainsi réduire la taille des vaisseaux pour limiter cette congestion nasale (pour que l'on puisse parler sans déformation de notre voix). Problème : en prenant ces médicaments par voie orale, ces derniers ne vont pas seulement agir sur les vaisseaux du nez. "Ils jouent sur les vaisseaux du cerveau, les vaisseaux du cœur. On augmente (ainsi) le risque d'avoir certains évènements cardiovasculaires" chez les plus vulnérables.