Pour préserver une ambiance sereine et festive lors des repas de Noël, il est préférable d’éviter certains sujets. Voici les 6 thématiques à bannir selon un sondage.
Une dizaine de jours après le crash de l’A320 de Germanwings dans les Alpes, les enquêteurs semblent favoriser la piste d’un suicide prémédité du co-pilote, Andreas Lubitz, lequel aurait ainsi volontairement entraîné dans sa mort celle de 149 passagers et membres d’équipage. Un très sombre scenario qui s’est dessiné au fil des découvertes des enquêteurs. Ceux-ci ont d’abord appris que le jeune homme de 28 ans avait déjà fait deux lourdes dépressions, puis qu’il était en arrêt maladie le jour du drame pour une raison encore non-dévoilée. Le journal allemand Bild croit cependant savoir qu’il prenait du Lorazépam. Selon ses informations, ce médiatement prescrit pour soigner les troubles anxieux aurait été retrouvé en grande quantité à son domicile avec d’autres psychotropes. "Ça trouble vraiment la vigilance, ça empêche d’être attentif et d’être concentré sur sa tâche", a expliqué sur France 2 le professeur Antoine Pelissolo, psychiatre.
On ignore s’il avait pris du Lorazépram le jour du drame mais l’exploitation de la boîte noire contenant les paramètres de vol devrait prochainement permettre de déterminer l’attitude du co-pilote dans les deniers instants. Était-il précis dans ces gestes ? A-t-il enclenché le pilotage automatique ? A-t-il lui-même tenu les commandes ? Les enregistrements sonores contenus dans la première boîte noire ont déjà révélé qu’il n’avait absolument rien dit pendant la descente fatale de l’appareil. Seul le bruit de sa respiration est audible. Il était en plein "déni d’altérité", a estimé Hélène Romano, docteur en psychopathologie clinique et psychothérapeute, dans les colonnes du Huffington Post. "Au moment où il a agi, il devait être dans un état où une partie de lui continuait de faire automatiquement les gestes nécessaires pour son passage à l’acte et l’autre partie n'était déjà plus. Où il était déjà psychiquement mort", a-t-elle ajouté.
Andreas Lubitz avait-il prémédité son geste ? Avait-il prévu de tué tous ces gens avant de monter dans l’avion ou bien en a-t-il décidé ainsi pendant le vol ? Les derniers éléments rapportés par les enquêteurs semblent aller dans le sens de la première version. La tablette perquisitionnée au domicile du co-pilote a montré qu’il avait récemment fait des recherches sur le suicide et sur la sécurité des portes de cockpits.
"Il me fait penser à un mass-killer"
A cela s’ajoute également le témoignage de son ex-petite amie qui assure qu’il aurait déclaré "un jour, je vais faire quelque chose qui va changer tout le système, et tout le monde connaîtra mon nom et s'en souviendra". "L’aspect mégalomane est évident. On se retrouve devant un sujet intelligent qui n’est pas suffisamment aliéné sur le plan mental pour ne pas repérer qu’il emmène à la mort des tas de gens qui ne lui ont fait aucun mal et, de surcroît, dont la profession était de prendre particulièrement soin", a commenté dans Paris Match le docteur Magali Bodon-Bruzel, psychiatre expert des tribunaux. Et celle-ci de poursuivre : "il faut clairement parler de psychologie criminelle en évoquant le profil psychique du co-pilote (…) On ne tue pas 149 personnes pour entrer dans l’Histoire ! On les tue pour des raisons. Il me fait penser à un mass-killer".
"C'est de la perversion, du sadisme"
Les raisons qui auraient pu conduire ce jeune allemand apparemment sans histoires sont elles aussi inconnues pour l’heure. Rupture sentimentale ? Coup de folie ? Plusieurs pistes sont à l’étude. Et alors qu’aucune lettre expliquant son suicide n’a été retrouvée à son domicile, le Dr Bodon-Bruzel s’appuie sur les confidences rapportées par son ex-petite amie. "Avant de se donner la mort, ils (les mass-killer, ndlr) vont faire quelque chose, ils laissent un message. Il y a quelque chose de cet ordre-là dans l’acte fou du copilote : je vais partir, mais je vais dire quelque chose avant, je vais faire quelque chose qui a une signification", a-t-elle poursuivi. "Nous avons besoin de savoir, entre autres, si la montagne avait une signification particulière pour lui, si la date du crash, le lieu, ont une importance particulière. Pour l'instant ce ne sont que des énigmes et très souvent les suicidés laissent les vivants avec des questions sans réponse", a toutefois prévenu le Dr Hélène Romano.
Plus qu’une lourde dépression et des tendances suicidaires, Andreas Lubitz aurait donc également souffert de sérieux troubles psychiatriques. Il "aurait pu choisir de se suicider seul chez lui. Et il a décidé de le faire avec 149 autres personnes, tranquillement, froidement. Pour moi, c'est de la perversion, du sadisme, soient des traits de personnalité d'un tueur de masse", a également estimé Michel Agrapart, psycho-criminologue, lors d’une interview accordée à L’Express. "Le suicide est une mort qui reste fortement tabou dans notre société. Diaboliser le pilote présente le risque de diaboliser tous les suicidés et culpabiliser encore davantage leurs proches. C’est un acte criminel avant d’être un suicide", a par ailleurs tenu à souligner Hélène Romano.