Face à la montée des cyberattaques, le FBI et la CISA recommandent d’arrêter d’envoyer des SMS entre utilisateurs d'iPhone et d'Android. Un conseil qui ne vise pas seulement les Américains mais tous les...
1 – L’islam
En plein apéritif, encore sobre, vous pensiez aborder la question de l’islam, sa présence en France et son lien direct ou indirect avec les djihadistes qui ont commis les attentats de janvier 2015, du 13 novembre 2015, de juillet dernier...? Grave erreur. À moins que votre famille soit à droite toute ou extrême gauche tendance "laïcarde", c’est le meilleur moyen pour commencer la soirée avec un débat incisif.
Et puis, dans ce sujet complexe, vous risquerez de vous emmêler dans le vocabulaire quitte à asséner des contre-vérités : un salafiste est-il un terroriste ? Le Coran est-il violent ? L’Arabie Saoudite et son wahhabisme sont-ils des dangers ? Bref, en abordant la question de la religion musulmane, apprêtez-vous à marcher sur des œufs…
2 – L’immigration
Vient l’entrée, et vous avez évité précautionneusement le débat précédent mais vous voulez quand même parler des flots de réfugiés et migrants qui sont arrivés cette année en masse en Europe. Là encore, le sujet est sensible et risque de scinder la table en deux.
Vous êtes farouchement contre cette arrivée de réfugiés, arguant de l’impossibilité d’accueillir un si grand nombre de personnes, et voilà que vos voisins vous pensent sans cœur - les plus politiques vous soupçonnent même de voter FN. Vous êtes pour les accueillir, arguant de l’urgence humanitaire, et voilà que l’autre moitié de la table vous prend pour un irresponsable "bobo". Si vous voulez éviter les "T’as qu’à les accueillir chez toi, tiens !" et les "T’aurais été content à leur place !", n’entamez sous aucun prétexte le chapitre immigration.
3 – La montée du FN
À l’heure du plat de résistance, et alors que deux ou trois verres ont déjà arrosé le gosier de chacun, vous vous apprêtez à poser la question fatale : "Vous pensez quoi du Front national ?" Et là, c’est le drame.
Tout le monde se regarde en chiens de faïence, attendant le premier qui ira au casse-pipe. Il s’agit souvent dans ces cas-là d’un adversaire du FN qui, effondré, criera à la défense de la République, tandis que l’électeur de droite lui emboîtera le pas, en concédant toutefois que Marine Le Pen dit parfois des choses justes. Et c’est parti pour l’empoignade, la joute verbale, programme contre programme (que personne n’a lus), idées contre idées ; le tout sous le regard de l’électeur frontiste, qui n’ose pas sortir du bois en révélant son vote. Bref, afin d’éviter de mettre tout le monde mal à l’aise, évitez d'évoquer le Front national.
4 – Les élections présidentielles
Une fois la dinde avalée, vous vous retrouvez devant le sempiternel plateau fromage. Il va falloir choisir ce que vous allez déguster. Brie ou camembert ? Certains vous diront que c'est exactement la même chose, désignée par deux noms différents. Bleu d'Auvergne ou Morbier ? Tous les deux ont une drôle d'odeur, mais enfin, il faut bien jeter son dévolu quelque part !
Une chose en entraînant une autre, c'est inévitable, le neveu en bout de table (mais oui, vous l'imaginez très bien, c'est celui qui a vu deux numéros de L'Émission politique et qui vient de se rendre compte, à 25 ans, qu'il était en âge de voter) : "On parle des fromages ou des élections ?" Notre conseil : faites un stock de fromage et de pain, car avant que le débat ne s'achève, vous ne devriez plus être très loin du premier tour...
5 - Le renoncement de François Hollande
Enfin, le dessert arrive ! Vous avez évité le terrible écueil des discussions politiques, désormais vous n'avez plus qu'une envie, dégustez une bonne part de bûche glacée. Malheureusement, la situation va très vite tourner court : qu'il s'agisse d'une fraise des bois posée en décoration sur la bûche, du Flamby demandé par votre beau-père acariâtre qui n'aime pas la glace (et ne peut rien croquer avec son dentier), ou encore de votre tante qui lance à votre oncle un affectueux "pépère"...
Peu importe le détail, mais quelqu'un va craquer en reconnaissant l'un des surnoms de François Hollande, et demander l'avis de tous sur le renoncement du chef de l'État. "C'était noble de sa part d'abandonner la présidentielle comme ça", ne manquera pas d'affirmer un convive. "Ah parce que c'est noble, maintenant, l'abandon ?", aboiera un autre à son encontre. De droite comme de gauche, chacun en ira de sa pique ou de son soutien. On vous conseille donc, si cela survient, de chiper une part de bûche avant qu'elle ne fonde.
6 - L'émission de Karine Le Marchand
Le repas s'est achevé sans encombre, toute la tablée est repue. Pour les membres de la famille en âge d'en profiter, il ne reste plus qu'à avaler un petit digestif avant de se lancer dans une partie de mimes endiablée - où d'aller reposer vos têtes dodelinantes. Dans cette torpeur qui n'ira pas en s'arrangeant avec l'alcool, l'un des membres de la famille croit vous lancer sur un sujet anodin en évoquant l'émission... Ambition Intime.
"Mais si, vous savez, l'émission de Karine Le Marchand où elle interroge des politiques sur un canapé ?", insiste le candide olibrius. Aussitôt, une voix risque de briser la léthargie ambiante avec un : "Ça n'a aucun intérêt, à part dédiaboliser les pires candidats !" Une autre murmurera alors (mais assez fort pour que l'argument résonne bien) : "Il faut quand même reconnaître qu'elle sait mener une interview...", et ce sera la débandade. Les uns crieront à la manipulation des foules, les autres se diront heureux qu'on ne parle pas que de politique avec les politiques, etc. Et en quelques minutes, c'est la fin de la joyeuse atmosphère de Noël. Vous qui comptiez briller aux mimes avec votre imitation d'Emmanuel Macron...