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La fondation Abbé Pierre et Emmaüs ont rendu public ce mercredi 17 juillet 2024 un communiqué évoquant des faits d’agressions sexuelles à l'égard de l’abbé Pierre, suite au témoignage d'au moins sept femmes, dont une mineure au moment des faits. Des actes réalisés entre la fin des années 70 et 2005. Des révélations qui font écho au passé du prêtre catholique français qui avait reconnu avant sa mort avoir rompu son vœu de chasteté. Voici ce que l’on sait sur cette affaire.
(Au moins) 7 accusations d’agressions et de harcèlement sexuel
Tout commence en 2023, lorsqu’une femme sort du silence et décide de se rapprocher de l’association Emmaüs, (fondée par l’abbé Pierre). Ce dernier, décédé en janvier 2007, lui “aurait touché la poitrine à plusieurs reprises. En 1982, elle relate des faits au cours desquels l’abbé Pierre l’aurait embrassé de force” apprend-on sur BFMTV. Suite à de telles accusations, Emmaüs mandate un cabinet expert "de la prévention des violences (...) pour mener un travail d’écoute et d’analyse”, est-il précisé dans le communiqué du Mouvement.
Selon Egaé (le groupe chargé du travail d’écoute interne), il est probable que les sept femmes recensées ne soient qu’une infime partie des victimes de violences ou d’agressions sexuelles. Si l’abbé Pierre est décédé et reste présumé innocent, lestémoignages restent très concordants. Ces agressions et violences auraient eu lieu de manière similaire.
"Des salariées, volontaires, bénévoles et l'entourage" parmi les victimes présumées
Les victimes potentielles, qui ont souhaité rester anonymes, présentent des points communs dans leurs témoignages. Les accusations sont les suivantes : comportements inadaptés, propositions sexuelles, propos déplacés, ayant eu lieu lorsque ces femmes étaient seules avec l'abbé Pierre. On retrouve par ailleurs une grande pluralité dans les profils : "salariées (d'Emmaüs), volontaires, bénévoles - ou encore - l'entourage de l'abbé Pierre.
Michèle Le Reun-Gaigné, ancienne victime de violences sexuelles au sein de l’Église, a pris la parole sur BFMTV. Elle dénonce le manque de considération et de compréhension de la part de l'Église : "On veut agir et se mettre en relation avec l’Église qui a besoin de nous et qui ne nous reçoit pas à priori (...) On a l’impression que la prise de conscience n’est pas là. (...) “Il faut que l’Église se remette en question et nous écoute à un moment donné” évoque-t-elle. Quant à l'abbé Pierre, il avait reconnu de son vivant sa difficulté à respecter son vœu de chasteté.
"Il m'est arrivé d'y céder de manière passagère"
“Ça été une faiblesse, un accident passager, il n'y a jamais eu une période où je me suis trouvé dans cette situation” (de ne pas respecter le vœu de chasteté, NDLR), avait évoqué le principal accusé dans un entretien diffusé en 2005 dans "On ne peut pas plaire à tout le monde" capté par la production Endemol. Cette confidence de l'abbé Pierre n'est d'ailleurs pas la seule. En 2005, son autobiographie Mon Dieu, pourquoi ?, co-écrit avec Frédéric Lenoir abordait également ce sujet :
"Le fait que j'ai consacré très jeune ma vie à Dieu n'enlève rien à la force du désir, et il m'est arrivé d'y céder de manière passagère". De son côté, Michèle Le Reun-Gaigné dénonce “une emprise qui s’installe, sous le couvert de gestes religieux”. L'affaire continue.