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"Où est le devoir d’exemplarité de l’État ?". La gendarmerie a dû suspendre le paiement de ses loyers dans plusieurs départements français suite à des problèmes de trésorerie, a annoncé ce mardi 8 octobre 2024 le ministère de l’Intérieur. Selon la sénatrice LR des Pyrénées-Orientales, Lauriane Josende, il y aurait un trou de “200 millions d’euros dans les fonds attribués à la gendarmerie pour l’année 2024”.
Interrogé par France Bleu, Édith Pugnet, la maire de la commune de Cabestany près de Perpignan dans les Pyrénées-Orientales a dénoncé : “La gendarmerie nous doit 236 388 euros de retards de loyers”. Une somme conséquente pour la commune, sachant que l’argent de loyers représente “une ligne de trésorerie vitale”.
200 millions d’euros de trou dans les caisses de la gendarmerie
L’adjoint aux finances de la commune, Cyrille Bernardin, indique qu’une telle somme “équivaut presque à la moitié de notre dotation globale de fonctionnement” avant de poursuivre "la situation est d’autant plus grave et choquante, que la gendarmerie est une fonction régalienne de l’État. Encore une fois, ce sont les collectivités locales qui paient les pots cassés pour les erreurs de l’État, alors qu’elles sont déjà étranglées par les baisses de dotation."
Et la commune de Cabestany est loin d’être un cas isolé. Suite à ce témoignage, d’autres maires ont pris la parole pour signaler les impayés de la gendarmerie. Plusieurs maires des Pyrénées-Orientales se sont invectivés au micro de France Bleu Roussillon, dénonçant une situation “inacceptable", "ubuesque" et "désastreuse en terme d’image : où est le devoir d’exemplarité de l’État ?"
Une forte mobilisation de la gendarmerie aurait creusé ce déficit
Comment expliquer un tel trou budgétaire ? Selon Bruno Belin, sénateur LR de la Vienne et vice-président de la Commission des finances du Sénat, la mobilisation des gendarmes lors des Jeux olympiques et paralympiques cet été et durant les émeutes en Nouvelle-Calédonie en mai dernier auraient accentué le trou dans les caisses.
Le ministère de l’Intérieur a confirmé hier ces hypothèses à l’AFP, justifiant ces problèmes budgétaires par une “insuffisance initiale de crédits”, des “dépenses engagées en raison des événements en Nouvelle-Calédonie qui n’avaient pas été anticipées” et le “paiement des dépenses liées à la sécurisation” des Jeux de Paris qui “n’avaient pas été évaluées à leur juste niveau”.
Le versement des loyers se fera en décembre
En conséquence, le ministère confie avoir dû faire des choix dont celui de “prioriser pour les semaines à venir les dépenses liées à l’activité opérationnelle” comme le carburant. Il a toutefois assuré que les loyers seraient réglés en décembre, après validation de l’enveloppe de 320 millions d’euros.
Interpellé directement sur le sujet à la sortie des questions d’actualité au gouvernement de l’Assemblée nationale ce mardi, Bruno Retailleau a déclaré : “Les engagements de l’État seront tenus (...). J’ai demandé pour les petits bailleurs qui ont des problèmes de trésorerie que les paiements se fassent très très vite. Pour les plus gros bailleurs qui ont de la trésorerie, nous allons attendre le mois de décembre et la loi de fin de gestion qui nous permettra de réalimenter les comptes et de payer les retards de loyers”.