De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
"Je m'étais fait beaucoup attaquer, beaucoup critiquer, mais j'ai épargné à la France des semaines de blocage", s'est récemment félicité Ségolène Royal, à l'approche d'une grève que toute la presse annonce comme massive. De celles capables, potentiellement, de "tétaniser" le président assure L'Express. Face à une situation tendue, l'ancienne ministre de l'Environnement de François Hollande, n'a pas pu retenir ses conseils à l'intention du gouvernement.
Elle, qui avait décidé la suspension de l'écotaxe en 2016, estime qu'"il ne faut pas de blocage dur". "Il faut que le gouvernement réfléchisse. J'appelle au pragmatisme, j'appelle à suspendre cette réforme pour l'améliorer", a-t-elle fait savoir. L'occasion pour elle de se positionner politiquement et de dire le mal qu'elle pense de la réforme défendue par l'exécutif. "On a vu cette année la bourse augmenter de 20% alors que les salaires n'augmentent pas. Par conséquent, les Français attendent de la justice", a-t-elle fait savoir, indique Le Figaro. Un discours qui pourrait avoir un écho auprès des manifestants de gauche. "Cette réforme est ressentie comme quelque chose de très injuste", a-t-elle encore insisté.
D'autres figures politiques ont pris parti contre la réforme des retraites et invité à aller manifester le 5 décembre 2019. C'est le cas, par exemple, de Nicolas Dupont-Aignan. Lui ne sera pas présent car, explique-t-il à Sud Radio dont les informations sont reprises par le quotidien national, "ce n'est pas à un homme politique d'être dans la rue".
Au total, plusieurs mouvements politiques profitent de ce rassemblement pour marquer leur opposition avec le gouvernement et, idéalement, toucher leur électorat. C'est le cas de toutes les formations de gauche, du Parti Communiste (PCF) à La France Insoumise (LFI) en passant par Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ou le Parti Socialiste (PS). LFI annonce d'ailleurs avoir des contre-propositions souligne Le Figaro. Quant aux syndicats, ils sont cette fois bien plus présents que lors du mouvement des ‘gilets jaunes' et bénéficient d'une plus forte couverture médiatique.
Pourtant, à en croire le politologue Christophe Bouillaud, le mouvement social pourrait ne profiter qu'à Marine Le Pen, qui ne devrait pas faire partie du cortège. Selon lui, la politique d'Emmanuel Macron engendrant du pessimisme chez les classes populaires, elle est davantage susceptible d'alimenter les rangs du Rassemblement national (RN). Hélas pour la gauche, c'est la patronne du parti d'extrême-droite qui est perçue comme la plus à même de défendre les intérêts prolétaires, détaille-t-il.
Si la position économique du RN reste assez floue, Marine Le Pen semble avoir pris fait et cause pour la grève. "Si ça bloque, c'est à cause du gouvernement. Si on a subi les ‘gilets jaunes' et les blocages qui ont été la conséquence, c'est parce que le gouvernement a refusé de céder. Alors il faut que le gouvernement cède, parce que le peuple à raison de s'opposer aux réformes proposées par Emmanuel Macron", avait-elle déclaré en octobre, rappelle Ouest-France.
Qui profite de la grève du 5 décembre 2019 ?
Pour autant, les organisations politiques sont loin d'être les seules à anticiper avec (plus ou moins de) hâte. C'est aussi le cas de certaines sociétés spécialisées dans le transport d'individus qui, elles, ne feront pas grève… Comme les fameux "cars Macron" !
Flixbus et BlaBlaBus, les deux entreprises du secteur, prévoient des rotations supplémentaires indique France Info. "La demande a doublé !" se réjouissent d'ailleurs les deux groupes, quand bien même ils ont refusé de déployer des cars en Ile-de-France. C'était pourtant ce que demandait le gouvernement. "On a fait dans la mesure de nos capacités, ce n'est pas non plus simplissime pour nous mettre de l'offre supplémentaire sur les routes", explique Yvan Lefranc-Morin, directeur général de l'une des deux compagnies.