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Entre conflits d'intérêts et manque d'efficacité, la Cour des comptes, célèbre pour recadrer les gouvernements, serait loin d'être exemplaire.

La célèbre institution de la Cour des comptes est à mille lieues d’être sans faille. Celle qui a pour but d’épier les deniers publics fait l’objet d’un ouvrage de Bruno Botella paru ce jeudi 5 février. Dans Et si on enquêtait sur la Cour des comptes ?, l’auteur et rédacteur en chef chez Acteurs publics, s’est intéressé à l’institution. 20 Minutes a pu s’entretenir avec lui.

Peut-on compter sur la Cour ?Inamovibles donc a priori libres, les magistrats de la Cour des comptes peuvent faire l'objet de conflits d’intérêts et leur indépendance peut être remise en question. Généralement entrés suite à leur parcours à l’ENA, ils sont aussi désignés par le président de la République ou le Conseil des ministres. Le premier président de la Cour est quant à lui toujours nommé par le chef de l’État. Un "refuge confortable pour les politiques désireux de tourner la page", écrit l’auteur. Henri Guaino, placé par Nicolas Sarkozy, illustre cette opportunité. Pour couronner le tout, un magistrat peut partir diriger une grande administration puis rejoindre le Palais de la rue Cambon pour contrôler cette même administration !

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Évidemment, des conflits d’intérêts en découlent et mettent en cause la fiabilité de la Cour. A titre d’exemple, l’enquêteur rappelle l’histoire de Bernadette Malgorn. Placée au Palais Cambon par Nicolas Sarkozy en 2009, elle avait dû se prononcer deux ans plus tard sur un rapport portant sur la gestion du ministère de l'Intérieur entre 2002 et 2010. Une période où l’ancien président de la République était place Beauvau. Face à un rapport plutôt critique, la haute fonctionnaire, normalement tenue à l’impartialité, s’était opposée à de nombreux points.

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Une réforme à souhaiter

L’écrivain affirme à 20 Minutes qu’il est "vraiment temps de la (Cour des comptes) réformer". L'institution, dont l’on ne parle que pour ses rapports mais jamais pour son fonctionnement, est énigmatique à souhait. Élitise, “parisianiste”, fonctionnant sur l’entre-soi et dont l’indépendance est clairement insuffisante, la Cour des comptes semble nécessiter un coup de neuf.De plus, "elle n’est pas à la hauteur des enjeux actuels", déplore Bruno Botella. Il précise que si 70% de ses avis sont écoutés, la dette s’élève malgré tout à 2000 milliards d’euros. Preuve qu’en plus des conflits d’intérêts et d’une indépendance relative, l’efficience n’est pas toujours au rendez-vous.

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