Pendant la période des fêtes de fin d’année, une nouvelle méthode de fraude particulièrement sournoise émerge : des faux conseillers bancaires qui utilisent WhatsApp pour tromper les Français.
Libération et France Inter dévoilent ce mardi de nouvelles révélations accablantes pour Serge Dassault. Selon les informations du quotidien et de la radio, entre 1995 et 2012, l’ancien maire de Corbeil-Essonnes se serait fait livrer quelque 53 millions d’euros. Des transactions discrètes rendues possibles grâce à la complicité de son comptable suisse, Gérard Limat. C’est d’ailleurs ce dernier qui aurait récemment tout confié aux juges chargés d’enquêter sur les malversations présumées dont se serait rendu coupable Serge Dassault lorsqu’il était aux commandes de cette commune de l’Essonne.
Toujours selon Libération et France Inter qui ont eu accès aux procès-verbaux, le comptable aurait expliqué que l’argent en liquide qu’il apportait à Serge Dassaut était directement puisé dans des comptes que ce dernier aurait détenus en Suisse, au Liechtenstein et au Luxembourg. Celui-ci transitait ensuite sur les comptes suisses d’une société financière basée à Genève, appelée Cofinor et dont la promesse fait à ses clients était d’envoyer "où vous voulez dans le monde votre argent que vous lui remettez en Suisse".
"L’industriel me disait qu’il avait besoin de me voir, je comprenais qu’il avait besoin d’argent liquide""Cofinor me donne un rendez-vous pas trop loin de l’Arc de Triomphe", le livreur "me remet un sachet en plastique 'passe-partout' (Carrefour, Dior, Fnac, etc.), lequel contient l’argent en numéraire entouré de papier journal. Ce n’était que des liasses de billets de 100 euros", aurait ensuite par ailleurs affirmé le comptable aux enquêteurs. "Je ne voyais jamais l’argent puisque j’allais directement au rond-point" des Champs-Elysées, siège du groupe, "je montais dans le bureau de Serge Dassault, je posais le sac dans un coin de son bureau et immédiatement, on parlait d’autre chose", aurait-il poursuivi avant d’assurer : "Je n’ai jamais posé de questions et Serge Dassault ne m’en a jamais rien dit. L’industriel me disait qu’il avait besoin de me voir, je comprenais qu’il avait besoin d’argent liquide".
Un lien avec les achats présumés de voix ?
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Quant à la finalité de ces transactions, les enquêteurs chercheraient actuellement à déterminer si un quelconque lien pourrait être établi avec l’achat présumé de voix qui aurait eu lieu à Corbeil-Essonnes entre 1995 et 2012. Ce dont s’est toujours défendu Serge Dassault, aujourd’hui âgé de 89 ans. Et alors que ce dernier a été mis en examen pour achat de votes, complicité de financement illicite de campagne électorale et financement de campagne électorale en dépassement du plafond autorisé, son comptable a, lui, été mis en examen pour complicité de financement de campagnes électorales et d’achat de votes et blanchiment.
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