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Un mois après les attentats de Paris, le tout premier policier à avoir pénétré dans le Bataclan le soir de la tuerie a raconté ce qu'il y a vécu.

Le vendredi 13 novembre 2015, le Bataclan était attaqué par des kamikazes de Daech. Au cours de cet attentat, 90 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées dont certaines très grièvement. Ce soir-là, un commissaire de la BAC a été le tout premier policier a pénétré dans la salle de concert devenue le théâtre d’une tuerie. Un mois après les faits, il a accepté de témoigner sous couvert d’anonymat (pour des raisons de sécurité) au micro de France Info. Un témoignage glaçant et exclusif.

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"Des centaines de corps, les uns sur les autres"

"Ce qui nous surprend immédiatement, c’est la lumière extrêmement noire, qui nous aveugle. Le silence ahurissant. Et puis des centaines de corps, les uns sur les autres", a-t-il raconté à la radio. Accompagné d’un équipier avec qui il patrouillait en voiture ce soir-là, le commissaire explique qu’ils étaient simplement équipés de leur arme de poing et d’un gilet par balle. Face à eux, sur la scène du Bataclan, se trouvait un kamikaze armé d’une kalachnikov. Les deux policiers le voient alors marcher "calmement" vers un otage et le mettre en joue. Sans plus attendre, le commissaire et son collègue "engagent le tir immédiatement". "Vu le carnage, on a aucun doute sur ce qu’on doit faire (…) on tire jusqu’à ce qu’il tombe au sol. Dans la foulée, une explosion surgit. Là, on se rend compte qu’ils sont susceptibles de se faire exploser avec leurs ceintures", se souvient le fonctionnaire de police. Tous les deux ont ensuite essuyé d’autres tirs ennemis venus des balcons de la salle. Ce qui leur a permis de comprendre que les terroristes étaient plusieurs.

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"J’ai laissé un message à ma compagne pour lui dire adieu"

"J’étais persuadé de mourir ce soir-là,  a confié le commissaire. J’ai donc laissé un message à ma compagne pour lui dire adieu". Et celui-ci d’ajouter : "J’avais la certitude qu’on ne reculerait pas. On avait décidé avec mon équipier, qu’on ne laisserait pas ces gens sans nous". Les deux hommes ont finalement pu compter sur des renforts de la BAC et de la BRI mais n’ont pas renoncé à intervenir dans le Bataclan pour autant. Avec le recul, si le commissaire confie qu’il n’a "pas trop de difficultés à digérer" ce qu’il a vécu ce soir-là, il reconnaît en revanche que "ce qui a été très dur, c’est d’avoir engagé la vie de mes hommes, qui sont tous pères de familles. Je m’en suis rendu compte après-coup".

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