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Douze de leurs confrères ont été tués sous leurs yeux lors de la conférence de rédaction hebdomadaire. L’attentat survenu mercredi au siège de Charlie Hebdo ne laissera pas indemnes les survivants. Que s’est-il réellement passé à l’intérieur des locaux ? Alors que la traque des frères Kouachi, auteurs présumés de la tuerie, s'est achevée ce vendredi, journalistes et dessinateurs s’unissent dans la douleur et témoignent de ce qu’ils ont vécu.
"J'ai tapé le code"
Parmi les premiers survivants à témoigner, la dessinatrice Corinne Rey, dite Coco. Jointe par téléphone par l’Humanité, elle a ainsi expliqué, bouleversée, qu’elle était accompagnée de sa fille au moment des faits. "En arrivant devant la porte de l’immeuble du journal deux hommes cagoulés et armés nous ont brutalement menacées. Ils voulaient entrer, monter... J’ai tapé le code". Puis les événements se sont enchaînés avec une grande rapidité a confié la jeune femme, terrifiée. "Ils ont tiré sur Wolinski, Cabu… ça a duré cinq minutes… Je m’étais réfugiée sous un bureau… Ils parlaient parfaitement le français… Se revendiquaient d’Al Qaïda". La dessinatrice avait tenté de tromper, en vain, les frères Kouachi en les envoyant au troisième étage, a rapporté BFMTV.
"Ils ont tiré dans le tas"
Laurent Léger, reporter pour le journal satirique, était sur les lieux du drame. Lui et l’ensemble de l’équipe était encore assis autour de la table où se déroulait la conférence de rédaction. "C'était la fin de la réunion de rédaction et tout d'un coup on a entendu quelques ‘pétards’, puis la porte s'est ouverte, un type a jailli en criant ‘Allah akbar’", a-t-il expliqué sur France Info. C’est avec beaucoup d’émotions qu’il poursuit : "ils ont prononcé à un moment le nom de Charb. Je pense qu’ils le cherchaient". C’est à cet instant que "ça a tiré" a raconté le journaliste. "Quelques secondes, et tout le monde est part terre. Ils ont tiré dans le tas". Laurent Léger, encore sous le choc, a tout de même trouvé la force d’accourir auprès des blessés. "J’ai tenu la main de notre webmaster".
"Je n'ai pas pu les sauver"
Patrick Pelloux, urgentiste et collaborateur de Charlie Hebdo, est arrivé peu de temps après le départ des tueurs. Alerté par l’un des survivants, l’homme a d’abord cru "à une blague". Interviewé par BFMTV, l’urgentiste, très ému, a rapporté qu’il était arrivé en premier sur les lieux. Selon lui, "il n'y avait plus rien à faire parce qu'ils avaient tiré dans les têtes", avant de poursuivre "je n’ai pas pu les sauver".
Les survivants ont été accueillis ce vendredi à la rédaction de Libération. Selon nos confrères, cette réunion a eu lieu afin qu’ils puissent réaliser un numéro de "survivants" qui paraîtra la semaine prochaine.
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