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Chaque événement violent et bouleversant a droit à sa version conspirationniste. Et au lendemain de l’attentat sanglant qui a coûté la vie à 12 personnes au siège de Charlie Hebdo, les théories pointant un complot ont rapidement été diffusées sur la toile. Ainsi, plusieurs "preuves" sont mises en avant pour tenter de contredire la version "dite" officielle. Voici les arguments qui sont mis en avant par les plus sceptiques.
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Les rétroviseurs qui changent de couleurs
"Regardez ces deux images, les rétroviseurs ne correspondent pas !" s’alarme un internaute. En cause, la couleur des rétroviseurs observée au moment de l’exécution du policier comparée à celle qui apparaît sur la photo de la même voiture rue de Meaux. Un montage de cette comparaison tourne alors en boucle sur les réseaux sociaux et devient l’argument massue des adeptes de cette théorie.
Sauf que, comme le rappelle L’Express, s’agissant de rétroviseurs chromés, ou argentés, le reflet change en fonction de l’exposition. Sur cette photo par exemple, on peut voir un rétroviseur gris et l’autre plus foncé. Magie. Un article détaillé de Challenge explique très clairement la nullité de cette "preuve". Quant à la foule de témoins qui a suivi le parcours de la voiture, nos théoriciens n’ont pas de réponse. Et d’ailleurs, pourquoi changer de voiture ? Pas de réponse également. Du solide…
La carte d’identité dans la voiture
"Comme par hasard… ". Pour beaucoup d’internautes à l’imagination débordante, la carte d’identité retrouvée dans la Citroën C1 des terroristes est un élément trop gros pour être vrai. Le raisonnement : s’ils sont si pros sur les vidéos d’exécution, comment expliquer qu’ils puissent oublier une carte d’identité ? Sauf que cette réflexion comporte deux erreurs.
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Premièrement l’erreur humaine existe. Mais plus précisément, les policiers ont d’abord cru qu’il s’agissait là d’une fausse piste, mise en évidence pour induire les enquêteurs en erreur. D’où les prélèvements ADN qui sont venus confirmer l’identité des suspects. Carte d’identité ou non, ce sont les résultats des analyses qui ont indiqué aux forces de l’ordre de qui il s’agissait. Faut-il rappeler que le cadet était connu des services de police (et donc fiché au fichier national) ?
Pas de sang, donc le policier n’est pas mort
Autre document révélateur pour nos conspirationnistes, la vidéo sur laquelle on voit un policier se faire abattre par l’un des terroristes, d’une balle de Kalachnikov dans la tête. Est alors pointée l’absence de sang qui, selon ces auto-proclamés experts en balistique, serait censé jaillir, façon film ou jeu vidéo. Or n’en déplaise aux sceptiques, l’agent Ahmed Merabet est pourtant bien décédé ce mercredi 7 janvier, sur le boulevard Richard Lenoir...
Ce faisant "la mauvaise qualité de la vidéo -que nous avons choisi de ne pas diffuser ici- ne permet pas de distinguer les détails" rappelle L’Express. Cet exemple morbide témoigne de l’obsession de remettre en cause systématiquement ce qui est diffusé par la presse. Rappelons que l’agent Merabet, de confession musulmane, était père d’une fillette de un an. Le respect de sa mémoire ne semble pas être une priorité pour ces théoriciens...
Le selfie de François Hollande
Un photomontage montrant un François Hollande seul et tout sourire faire un selfie devant la rédaction meurtrie de Charlie Hebdo a lui aussi connu un vif succès sur les réseaux sociaux. Sauf que, comme l’explique France Info, plusieurs éléments montrent qu’il s’agit d’un grossier "fake" dans lequel on peut voir les erreurs des retouches faisant par exemple disparaître une partie des lunettes de François Hollande. De surcroît, au vu des risques encourus par le chef de l’Etat lors de cette visite, le président était serré de près par le service d’escorte. Comme le montrent les images.