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Publié par Marina Torre, le 19/12/2024
La sentence est tombée. Dominique Pelicot écope d’une peine de 20 ans de prison pour les viols, la soumission chimique et les viols en réunion qu’il a fait subir à son ex-femme, Gisèle Pelicot, pendant près de 10 ans. Les 51 ans autres accusés, quant à eux, ont écopé de peines souvent bien moins élevées que ce qui avait été requis par les avocats généraux.
A l’issue du procès, Gisèle Pelicot, entourée de sa famille, s’est exprimée face aux caméras.“Ce procès a été une épreuve très difficile”, a-t-elle déclaré. “Je pense en premier lieu à mes trois enfants (...) également à mes petits-enfants parce qu’ils sont l’avenir et c’est aussi pour eux que j’ai mené ce combat ainsi qu’à mes belles-filles” a-t-elle ajouté. Celle qui s’est retrouvée sous le feu des projecteurs du monde entier a également eu un mot pour les “victimes non reconnues dont les histoires demeurent souvent dans l’ombre”.“Je veux que vous sachiez que nous partageons le même combat”, leur a-t-elle lancé avant de remercier ses soutiens, association d’aide aux victimes.
Fait plutôt rare pour ce type d’affaires, la principale victime a également salué la presse : “À tous les journalistes qui ont suivi cette affaire depuis son origine, je souhaite exprimer ma reconnaissance pour le traitement fidèle, respectueux et digne dans lequel ils ont rendu compte quotidiennement de ces audiences”
Gisèle Pélicot est enfin revenue sur cette décision inédite : avoir refusé le huis clos et insisté pour que les images terribles des viols qu’elle a subis soient diffusées pendant les séances.
Un geste qu’elle a ainsi justifié :
“J’ai voulu en ouvrant les portes de ce procès le 2 septembre, que la société puisse se saisir des débats qui s’y sont tenus, je n’ai jamais regretté cette décision”.
Celle qui est désormais connue dans le monde entier a conclu son allocution en souhaitant :
“un avenir dans lequel chacun, femmes et hommes, puissent vivre en harmonie dans le respect et la compréhension mutuelle.”
Interpellée par son auditoire sur les peines prononcées, elle a déclaré respecter “la cour et la décision du verdict, bien sûr.”
De nombreuses personnalités politiques f rançaises et internationales ont réagi à ce verdict. Quasiment toutes ces voix étaient unanimes pour louer la dignité de la principale intéressée et appeler à une meilleure prise en compte de la parole de violences sexistes et sexuelles. A une exception près : un avocat ayant provoqué un tollé par ses paroles revenchardes à la sortie du tribunal. Voici un résumé de ces différents messages.
Pedro Sanchez le chef du gouvernement espagnol a publié un message sur X (Twitter): "Quelle dignité. Merci, Gisèle Pelicot. Laissons la honte changer de camp."
De son côté le chancelier fédéral allemand Olaf Scholz a publié ce texte : "La honte doit changer de camp. Merci, Gisèle Pelicot ! Vous avez, avec courage, refusé l'anonymat et vous vous êtes montrée publiquement afin de plaider pour la justice. Vous avez donné une voix puissante aux femmes du monde entier. La honte reste toujours du côté du coupable."
L'ancien Premier ministre, Gabriel Attal, a pour sa part publié un long message donc voici des extraits : “La honte a changé de camp. En demandant et en obtenant la levée du huis clos, Gisèle Pélicot a fait de ses souffrances un acte de résistance. Son courage, sa détermination, sa soif de justice sont une source d’inspiration. Ils forcent l’admiration. Ils sont un message d’espoir, de confiance et de reconnaissance pour toutes les victimes. Un message adressé à toutes les femmes : votre parole compte. (...) Que le procès de Mazan et le supplice de Gisèle Pélicot soient une onde de choc (...) pour libérer la parole. Une onde de choc pour l’éducation de chaque jeune garçon : car c’est par là que le combat pour l’égalité et le respect commence. Mes pensées vont aussi aux enfants de Gisèle. Et à Caroline Darian en particulier. Victime elle aussi. Son combat pour faire reconnaître les violences que son père lui a infligées se poursuit. Aujourd’hui, la justice a rendu son verdict. Et aussi perfectible que ce verdict puisse être, la honte a bel et bien changé de camp. C'est tout un pays qui s'est tenu aux côtés de Gisèle Pélicot. Merci Gisèle.”
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique : “Aujourd’hui, je veux redire mon admiration pour Gisèle Pélicot, dont le courage, la dignité et la détermination sont une source d’inspiration pour toutes les combattantes et tous les combattants de la cause des femmes. Pour toutes les femmes, toutes les jeunes filles. Pour que la honte change de camp.”
Prisca Thévenot, ancienne porte–paroel du gouvernement : “Merci Gisèle Pelicot ! Alors que le procès s’achève, votre courage restera gravé dans nos mémoires, dans l’histoire. Vous incarnez une force et une résilience admirables, saluées par le monde entier. A nous de continuer à être à la hauteur.”
Marine Tondelier (EELV): “La justice a reconnu coupables tous les accusés et infligé la peine maximale à Dominique Pélicot. Merci Gisèle pour votre courage. Ce procès historique a brisé les tabous dans la société et marque un tournant dans la lutte contre la culture du viol. La honte changera de camp.”
Lucie Castets, candidate NFP au poste de Première ministre : “Merci Gisèle Pélicot pour la force, pour la dignité et pour le courage. Vous montrez la voie. Aujourd’hui, justice a été rendue, mais le combat continue pour toutes les autres.”
Fabien Roussel (PCF) : “Dominique Pelicot reconnu coupable et condamné à 20 ans de réclusion criminelle. Tous les accusés sont reconnus coupables. Enfin. Bravo. Je salue le courage extraordinaire de Gisèle Pelicot. La culture du viol est enfin dénoncée, condamnée.”
Jean-Luc Mélenchon (LFI) : “Le verdict du procès de Mazan est tombé. La peine maximale est prononcée pour M. Pelicot. Le combat de Gisèle Pelicot est celui de la nouvelle France, féministe, à la conquête de sa dignité et de ses droits communs. Toutes et tous nous devons entrer dans ce nouvel âge de la civilisation humaine et nous transformer pour cela.”
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