Après l'abbé Pierre, le fondateur d'un important séminaire catholique français mis en cause pour des "baisers forcés"getty
Au sein d'un communiqué publié ce jeudi 18 juillet, l'abbé Pierre, fondateur de la communauté Saint Martin, l'un des plus importants séminaires de France, est mis en cause pour des “baisers forcés”.
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Après le scandale de l’abbé Pierre, accusé d’agressions sexuelles et de harcèlement sexuel par sept femmes, dont une qui était mineure au moment des faits, de la fin des années 1970 à 2005, une autre affaire secoue le monde religieux

Ce jeudi 18 juillet, le fondateur de la communauté Saint-Martin, l’abbé Guérin, est mis en cause par l'Église pour des “délits à caractères sexuels” et des “abus d'autorité". C’est ce qui est ressorti de l’enquête menée par le Saint-Siège. 

“Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et ce qui a été rapporté de la personnalité et des agissements de notre fondateur. Nous allons effectuer courageusement ce travail de relecture et restons à l’écoute de ceux qui le souhaitent”, a déclaré Paul Préaux, modérateur général de la communauté Saint-Martin dans un communiqué.

“Nous savons tous que l’abbé Guérin avait un caractère fort et autoritaire”

Bien que l’abbé Guérin soit décédé en 2005, l’enquête demande que des réformes soient engagées au sein de l’association qui compte près de 175 prêtres et diacres dans une trentaine de diocèses en France et à l’étranger.

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“Nous savons tous que l’abbé Guérin avait un caractère fort et autoritaire. En tant que modérateur, le Saint-Siège m’avait fait part de l’existence d’un dossier concernant notre fondateur. Mais je ne connaissais alors ni les faits reprochés, ni les personnes concernées”, a-t-il conclut.

Le Vatican nomme deux “assistants apostoliques” 

Après une visite pastorale périodique qui a eu lieu entre juillet 2022 et janvier 2023, lancée par Rome à la demande de la Communauté Saint-Martin, le Dicastère pour le Clergé a nommé deux assistants apostoliques pendant trois ans, Mgr Matthieu Dupont, évêque de Laval et P. François-Marie Humann, Père Abbé de l'abbaye Mondaye.

“Nous aurons à encourager la communauté Saint-Martin, son Modérateur général, Don Paul Préaux, et son Conseil à continuer de développer les aspects positifs de la vie et de la mission de la communauté, tels que les visiteurs ont pu les souligner, mais aussi à les accompagner dans le travail de réforme que le Dicastère a jugé nécessaire”.

Mandaté par le Dicastère, les deux experts ont plusieurs missions : “une œuvre de vérité et de clarté sur la période de fondation de la communauté Saint-Martin, la personnalité du fondateur décédé en 2005, et les faits qui lui sont reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté.”

Un climat abusif 

Les deux assistants précisent : “Des personnes écoutées ont parlé d'un climat abusif dans l'exercice de l'autorité et l'accompagnement spirituel. Certaines personnes, majeures à l'époque des faits, évoquent aussi des gestes pouvant relever de délits à caractère sexuel (baisers forcés)”, dans un entretien à l’hebdomadaire Famille Chrétienne.

D’après l’enquête, un travail de vérité devra être fait, ce ”qui permettra à “la communauté Saint-Martin de reconnaître les souffrances vécues et de faire toute la lumière sur sa fondation et son histoire.”

Enfin, les deux experts ont pour vocation de réformer le fonctionnement de la communauté Saint-Martin installée à Evron en Mayenne.