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Depuis 11 ans, la “maison de l’horreur” du 55 boulevard Schuman, à Nantes, traîne le fantôme du terrible drame. Personne n’habite désormais dans l’ancienne demeure de la famille Dupont-de-Ligonnès, où les corps de cinq membres de la famille ont été découverts en avril 2011, ensevelis sous la terrasse du jardin et tués de plusieurs balles.
Dans cette affaire qui fascine et émeut l’Hexagone tout entier, les mystères sont encore nombreux. Car dès le départ, l’enquête se heurte à un problème majeur ; le principal suspect a totalement disparu des radars.
Son dernier signe de vie remonte au 15 avril : ce jour-là, il quitte un hôtel de Roquebrune-sur-Argens, dans le Var.
Depuis plus d’une décennie, les enquêteurs ont décortiqué chaque minute de sa cavale et chaque facette de sa personnalité, de sa vie, pour tenter d’élucider le mystère de Ligonnès. En vain, pour l’instant.
Mais rien n’est perdu. Et les enquêteurs ont encore de nombreuses pistes à explorer.
Xavier Dupont de Ligonnès : les endroits qui n’ont rien donné
Dès le début de l’enquête, les officiers de la police judiciaire de Nantes se sont appliqués à fouiller le dernier lieu visité par le père de famille, mais pas que.
A Roquebrune, l’hôtel Formule 1 dans lequel il a séjourné, mais aussi de nombreuses cavités, grottes et souterrains ont été passés au peigne fin.
Plus récemment, ce sont plusieurs abbayes du territoire qui ont fait l’objet d'investigations poussées. La rumeur courait que le fugitif aurait pu se réfugier dans une communauté religieuse, lui qui était issu d’une famille très catholique et semblait obsédé par les questions de foi.
Mais toutes ses recherches n’ont absolument rien donné.
Le constat est simple : la police ne dispose d’aucun indice tangible sur l’endroit où pourrait être Xavier Dupont de Ligonnès.
La méthode est donc particulière : il faut éplucher toutes les pistes possibles, même les plus farfelues.
Cimetière, monastères, signalement de sosies… Les recherches se poursuivent dans l’ombre.
Mais quelles pistes sont privilégiées pour l’heure, et quelles autres sont, au contraire, moins crédibles ?
Affaire Xavier Dupont de Ligonnès : la piste du suicide défintiviement écartée ?
En plus de diverses abbayes, les enquêteurs ont également fouillé depuis 11 ans plusieurs… cimetières. En avril 2021, les enquêteurs de l'Office central pour la répression des violences (OCRV)ont ainsi inspecté le cimetière de Grimaud, dans le Var, où le père de Xavier de Ligonnès possédait une maison. Il aurait pu s’y suicider, selon certaines rumeurs.
"Il s'agissait simplement de vérifier une hypothèse. Même s'il ne s'agit probablement pas de la piste qui est aujourd'hui privilégiée, il est important de fermer certaines portes, notamment pour affiner les recherches", confie une source policière anonyme au Figaro.
Si aucun corps n’a jamais été retrouvé, c’est que, pour beaucoup des enquêteurs qui travaillent sur l’affaire, Xavier Dupont de Ligonnès n’est tout simplement pas mort.
"Des études psychologiques montrent que si, en 48 heures, l'assassin ne s'est pas suicidé, il est très peu probable qu'il le fasse ensuite. Car passé ce délai, s'il n'est pas passé à l'acte, c'est qu'il a su dépasser le traumatisme lié au meurtre", explique encore la source au journal.
L’homme “le plus recherché de France” serait donc bien vivant.
Mais où ?
Affaire Xavier Dupont de Ligonnès : les pistes sérieuses
Pour certains, Xavier Dupont de Ligonnès aurait pu fuir à l’étranger : aux Etats-Unis, notamment, un pays dont il s’était pris de passion, mais aussi, pourquoi pas, en Amérique du Sud, car il parlait couramment l’espagnol.
"Rien n'est exclu et c'est une hypothèse. Des veilles ont été installées dans certains pays historiquement choisis par les fugitifs comme lieu de repli, où l'extradition est compliquée", confirme la source au Figaro.
Pour l’heure, toutefois, les enquêteurs se concentreraient sur le territoire national. Avec une inquiétude : reconnaîtront-ils le suspect après toutes ses années ?
Aujourd’hui, Xavier Dupont de Ligonnès a 60 ans : “son visage a dû drastiquement changer avec la vieillesse”, confie un policier au Figaro.
Le nantais est d’ailleurs déjà surnommé "l'homme aux mille visages" par les enquêteurs. "Lorsqu'il est rasé il ne dégage pas du tout la même chose que lorsqu'il ne l'est pas... Alors le travail du temps a dû fortement compliquer la tâche", poursuit la source.
Au fil des années, de nombreuses personnes ont d’ailleurs assuré avoir croisé Xavier Dupont de Ligonnès, et à chaque fois, les enquêteurs ont pris soin de vérifier qu’il ne s’agissait pas du fugitif mais bien d’un “sosie”.
Aujourd’hui, les enquêteurs continuent leur travail, et gardent espoir. “Tôt ou tard, il finira bien par faire une erreur”, souffle un policier au Figaro.”Il est possible qu'en vieillissant il ne se sente plus vraiment en danger ou que le fait d'être interpellé ne lui fasse plus peur”, conclut-il.
Les enquêteurs espèrent, par exemple, qu’il tente discrètement de recontacter sa famille ou ses proches après tout ce temps.