Face à la montée des cyberattaques, le FBI et la CISA recommandent d’arrêter d’envoyer des SMS entre utilisateurs d'iPhone et d'Android. Un conseil qui ne vise pas seulement les Américains mais tous les...
L’affaire n’est pas encore bouclée, mais elle a quitté la scène médiatique. Le 16 novembre 2019, Elisa Pilarski est retrouvée morte en forêt par son compagnon, alors qu’elle promenait Curtis, le chien de ce dernier. La jeune femme est décrite par ses proches comme une amoureuse des bêtes, particulièrement des chevaux et des chiens. Enceinte de six mois, elle vient de s’installer dans l’Aisne après avoir quitté le sud-ouest du pays pour rejoindre son conjoint. Sa dernière conversation avec lui se fait au téléphone ce samedi d’automne, en milieu de journée.
Selon son témoignage, elle l’appelle en panique pour lui dire qu’elle est entourée de chiens menaçants et qu’elle ne sait pas quoi faire, mais il arrive trop tard sur les lieux. Elisa Pilarski a succombé à ses blessures, de nombreuses morsures d’un ou plusieurs chiens. Deux camps se dessinent rapidement : ceux qui croient en l'innocence de Curtis et accusent les animaux de la chasse à courre et ceux qui pointent le chien du doigt.
Affaire Elisa Pilarski : Curtis est-il coupable ?
Il aura fallu près d’un an d’enquête, rendue plus difficile par la crise sanitaire, pour avoir une réponse à cette question : quels sont les animaux impliqués dans la mort d’Elisa Pilarski ? Des prélèvements génétiques ont été effectués peu de temps après le drame, mais leurs résultats ont été rendus publics près d'un an plus tard. Dans leur rapport, deux vétérinaires mandatés par la justice concluent que "le chien Curtis est l’unique auteur des morsures ayant causé le décès d’Elisa Pilarski". Les lésions relevées sur son corps correspondraient à la mâchoire de l’animal et son comportement, tout comme son origine, poseraient question. Présenté comme un American Staffordshire, le chien serait en réalité un Pitbull terrier, importé depuis les Pays-Bas et introduit illégalement en France. Il aurait également été dressé au mordant par son maître, une pratique interdite dans l’Hexagone mais qui est autorisée chez certains de nos voisins.
Dans une enquête diffusée par BFMTV au début du mois de janvier, Me Alexandre Novion, avocat de Christophe Ellul, rappelle que son client "n’est pas vétérinaire" et qu’il a acheté Curtis quand il avait trois mois. "Avec les papiers qui lui ont été fournis, il n’était pas censé connaître l’origine de ce chien, n’était pas censé douter de l’origine figurant sur les papiers", ajoute-t-il. Pourquoi son maître croit-il toujours qu'il est innocent ?
Affaire Elisa Pilarski : "Curtis n'a jamais été méchant"
Christophe Ellul et son avocat ont rejeté les conclusions de ce rapport, demandant des contre-expertises qui leur ont été refusées par la justice. Le compagnon de la jeune femme nie en bloc l’implication de son chien et affirme que "des zones d’ombres" demeurent dans l’enquête.
"Je vais démonter toute cette mascarade. Curtis n’a jamais été méchant, il aimait Elisa", affirmait-il lors d’une conférence de presse en novembre dernier. Comme l’a expliqué son avocat à Planet, Curtis n’aurait jamais été dressé au mordant, mais jouait régulièrement avec un boudin qu’il appréciait particulièrement.
Que devient le chien aujourd’hui ? Où se trouve-t-il ? Que va-t-il lui arriver ?
Affaire Elisa Pilarski : où se trouve Curtis ?
Curtis n’a pas retrouvé son maître et est toujours sous réquisition judiciaire. Selon nos informations, il se trouve depuis plusieurs mois en Haute-Garonne, plus précisément au SACPA (Service pour l’Assistance et le Contrôle du Peuplement Animal) de Bonrepos-sur-Aussonnelle. Son placement à la fourrière de Beauvais avait fait couler beaucoup d’encre à l’automne 2019, son maître accusant l’établissement de maltraitance et une bénévole du refuge affirmant que le chien l’avait violemment mordu au bras.
Désormais, c’est l’attente qui prime pour Curtis et son maître. L’avocat de Christophe Ellul a fait appel du rejet de demande contre-expertise et cette dernière devrait être examinée par la cour d’appel d’Amiens dans peu de temps. Quelles pourraient être les suites judiciaires possibles ? Y aura-t-il des poursuites ? Comme le rappelait BFMTV début janvier, "l’homicide involontaire résultant de l’agression commise par un chien est passible de 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende".