Pendant la période des fêtes de fin d’année, une nouvelle méthode de fraude particulièrement sournoise émerge : des faux conseillers bancaires qui utilisent WhatsApp pour tromper les Français.
C’est un débat qui agite régulièrement la société française. A-t-on le droit de critiquer une religion ? D’après un sondage publié mardi 4 février, la question divise les Français. Selon cette étude de l’Ifop réalisée pour Charlie Hebdo, 50% des Français sont pour le droit de blasphémer… Et 50% sont contre. A la question "êtes-vous favorable à ce droit de critiquer, même de manière outrageante, une croyance, un symbole ou un dogme religieux ?", les personnes interrogées répondent à 50% y être favorables. Dans le détail, 21% des Français se disent "tout à fait favorables" et 29% sont "plutôt favorables". Concernant la moitié des Français qui n’y sont "pas favorables", ils sont 33% à se dire "plutôt pas favorables" et 17% à y être "pas du tout favorables".
Une adolescente menacée de mort
Pourquoi la question se pose-t-elle maintenant particulièrement, alors que le délit de blasphème a été aboli en 1881 ? Le blasphème n'existe pas en droit français, ce sont plutôt l'injure et la diffamation qui sont saisies devant les tribunaux. Mais la question vient de revenir dans le débat car une adolescente est au cœur des débats depuis plus de deux semaines après des propos tenus sur les réseaux sociaux. Mila fait l’objet de menaces pour avoir critiqué l’islam de manière virulente sur son compte Instagram. Dans une vidéo, la jeune fille de 16 ans tient ces propos après avoir reçu des insultes homophobes de la part d’autres personnes. Depuis les faits, elle a été menacée de mort et de viol à plusieurs reprises et n’a toujours pas pu retourner dans son établissement scolaire. Les personnes interrogées par l’Ifop ont également été invitées à se prononcer sur ce qui est devenu "l’affaire Mila". Pour 58% des sondés, les propos tenus par l’adolescente ne relèvent pas de la "provocation à la haine à l’égard d’un groupe de personnes, en raison de leur appartenance à une race ou à une religion déterminée".
Le parquet de Vienne a récemment classé sans suite l’enquête qu’il avait ouverte pour ce motif mais le débat agite la société et fait réagir, jusqu'aux personnalités politiques.
Les politiques s'en mêlent
L’affaire a beaucoup fait réagir dans la classe politique et même jusqu’au gouvernement. La garde des Sceaux Nicole Belloubet avait notamment déclaré que "l’insulte à la religion est évidemment une atteinte à la liberté de conscience". Face au tollé provoqué, elle est revenue sur ses propos, affirmant qu’il s’agissait d’une maladresse. 56% des personnes interrogées par l’institut de sondage affirment n’être "pas d’accord" avec les propos de la ministre. Elles sont 70% à être en désaccorc avec le délégué général du Conseil français du culte musulman, qui a déclaré "qui sème le vent récolte la tempête", tout en dénonçant les menaces dont Mila a été victime. Le hashtag #JesuisMila a été lancé en soutien de la jeune fille et 53% des Français le suivent. Ils sont donc 47% à ne pas se positionner en faveur de l’adolescente.
Une autre personnalité politique n'a pas hésité à critiquer l'adolescente : Ségolène Royal. L'ancienne ministre a refusé "d'ériger une adolescente qui manque de respect en parangon de la liberté d'expression", a-t-elle expliqué sur France 3. "Une adolescente, qui est peut-être encore en crise d'adolescence, si elel avait dit la même chose sur son enseignant, sur ses parents, sur sa voisine, sur sa copine, qu'est ce qu'on aurait dit ? On aurait tout simplement dit : 'Un peu de respect'. Critiquer une religion, ça n'empêche pas d'avoir du respect. Ca n'empêche pas d'avoir de l'éducation, de la connaissance, d'être intelligent par rapport à ce qu'on dit", a ajouté Ségolène Royal.
L'adolescente "ne regrette pas" ses propos
Dans sa vidéo, l'adolescente affirmait que "l'islam est une religion de haine. Le Coran c'est de la merde (...) Votre religion, c'est de la merde, votre dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci au revoir". Si elle a longtemps gardé le silence sur la polémique, Mila a décidé de s’exprimer lundi 3 février dans l’émission Quotidien, sur TMC. Elle a notamment affirmé ne "pas regretter" ses propos dans la vidéo, évoquant son "droit au blasphème". "Je m'excuse un petit peu pour les personnes que j'ai pu blesser, qui pratiquent leur religion en paix. Je n'ai jamais voulu viser des êtres humains, j'ai voulu blasphémer, j'ai voulu parler d'une religion, dire ce que j'en pensais".
Des internautes qui ont reconnu la jeune fille ont diffusé sur Internet son adresse, celle de son lycée et son identité. D’après le ministère de l’Intérieur, la jeune fille et ses proches font l’objet "d’une vigilance particulière de la part des forces de l’ordre". "L'Education nationale fait le maximum pour m'aider, me trouver un endroit où je serais en sécurité mais ce n'est pas évident", conclut Mila. Selon elle, la police prend très au sérieux les menaces de mort dont elle a été la cible.