De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Depuis l’adoption en force de la réforme des retraites, le pays vit une crise sociale majeure, où les Français ne veulent pas accepter la mise en application du texte. Alors que les deux motions de censure déposées par l’opposition ont été rejetées, dont une à seulement neuf voix près, la mobilisation sociale continue dans les rues de l’Hexagone. Le jeudi 23 mars, la nouvelle journée de manifestation a enregistré des chiffres records, qui prouvent que la contestation ne cesse toujours pas. Dans les rangs de l’opposition, les esprits s’organisent également avec la mise en place d’un plan par la gauche afin de contrer la réforme. Explications.
Retraite : une réforme qui échauffe les esprits
C’est une bataille presque sans précédent qui est en train de se jouer entre l’exécutif, l’opposition, les syndicats et les Français dans le cadre de cette réforme des retraites. Après un vote avorté à l’Assemblée nationale et, malgré l’appui du Sénat, le gouvernement a choisi la force pour faire adopter la très controversée réforme des retraites. C’est donc un nouveau recours au 49.3 qui a été proposé par Elisabeth Borne afin de mettre un terme à des semaines de débats autour de ce texte de loi vivement critiqué.
Si la contestation était déjà grande depuis les annonces faites par la Première ministre en janvier, c’est désormais tout un peuple qui paraît se soulever contre l’exécutif. Le rejet des deux motions de censure ont définitivement mis le feu aux poudres avec, à présent, des manifestations sauvages et des affrontements qui s’accentuent dans les grandes villes. De son côté, Emmanuel Macron reste fidèle à sa ligne de conduite et ne prévoit pas de faire marche arrière, comme il l’a confirmé dans son interview. Pour parvenir à contrer la réforme, la gauche, quant à elle, parie sur la mise en place d’un plan afin de sortir de la crise.
Retraite : un référendum d'initiative partagée lancé par la Nupes
Alors que le Conseil constitutionnel doit dorénavant étudier le texte et décider si certains passages, ou la totalité, ont l’obligation d’être censurés, la Nupes souhaite lancer un référendum d’initiative partagée (RIP). De cette manière, elle souhaiterait affirmer que l’âge légal de départ à la retraite ne pourra pas être fixé au-delà de 62 ans. Pour l’heure, 252 parlementaires, qu’ils soient députés ou sénateurs, ont validé cette demande.
Le processus pour faire aboutir cette démarche risque pourtant d’être très long, sans obtenir la certitude qu’il puisse être jugé recevable. Les Sages doivent ainsi se réunir d’ici le 19 avril, puis la récolte des signatures pourra être lancée avec l’objectif de recueillir la signature de 10% du corps électoral sous 9 mois, soit environ 4,9 millions d’électeurs.
Retraite : vers un nouveau rassemblement de la gauche ?
Face à la Nupes, la gauche, réunie autour de François Hollande et Bernard Cazeneuve, a, pour sa part, organisé un dîner ce mardi soir pour essayer de “travailler ensemble” et proposer une “alternative” politique. Comme le rapportent nos confrères de 20 Minutes, cette réunion a rassemblé une vingtaine de participants du monde politique et associatif tels que le premier secrétaire délégué du PS, Nicolas Mayer-Rossignol, ou l’ex-maire de Grenoble, Michel Destot.
Chacun de ces participants est, dès lors, opposé à l’accord de la Nupes, conclu en mai 2022. Pour le directeur du PRG, Guillaume Lacroix, la solution pourrait être trouvée dans “La Convention”, un mouvement créé par Bernard Cazeneuve. Lancé en février, il possède d’ores et déjà 4 000 adhérents et pourrait rassembler de nombreux acteurs de la gauche autour d’un projet commun.