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Elle ne veut pas d’un bras-de-fer. Après cinq ans passés sans jamais réformer les retraites, Elisabeth Borne n’entend pas rester inactive. La Première ministre, qui vient d’ailleurs de présenter son nouveau gouvernement, compte bien faire ce que ni Edouard Philippe, ni Jean Castex n’ont fait : modifier le modèle de solidarités inter-générationnelles à la française. A l’inverse de ses deux prédécesseurs, cependant, l’ancienne ministre du Travail n’a pas à conduire une réforme dite "systémique". Cette fois, Emmanuel Macron ne veut plus renverser la table et dit être prêt à se contenter d’une transformation “paramétrique” — qui ne modifie donc que les modalités du canevas existant. Le président a fini par renoncer à son précédent projet, qu'il estimait susciter trop d’angoisses chez les Françaises et les Français.
C’est pourquoi Elisabeth Borne a été claire. "On n'est pas en train de se dire qu'on va faire une réforme pour embêter les Français”, a-t-elle ainsi rappelé ce vendredi 1er juillet 2022 à l’occasion d’un déplacement dans le Calvados, rappelle Le Figaro. Non sans répéter qu’il n’y a “pas de formule magique” sinon de “travailler un peu plus longtemps”. A bon entendeur…
Réforme des retraites : sur quoi part Emmanuel Macron, cette fois-ci ?
La nouvelle réforme des retraites souhaitée par Emmanuel Macron pourrait être dépeinte assez sommairement comme un report de l’âge légal de départ à la retraite. Dans les faits, décrit la banque en ligne Boursorama sur son site d’informations, certains détails viennent complexifier l’équation.
Il y a d’abord la réforme dite “a minima”, qui consiste à repousser l’âge légal de départ à 64 ans. Mais il y a aussi la réforme dite “à l’allemande”... qui va un peu plus loin. Dans ce cas précis, il faudrait alors travailler jusqu’à 65 ans au moins pour bénéficier du taux plein. Dans un cas comme dans l’autre, le président table aussi sur une suppression des régimes spéciaux.
Un tel projet ne serait pas sans faire un certain nombre de gagnants…
Réforme des retraites : combien pourriez-vous espérer gagner ?
Un projet tel que celui d’Emmanuel Macron pourrait avoir un impact conséquent sur la réalité à laquelle seront confrontés les futurs retraités. Il ne devrait pas, cependant, changer le niveau de pension auquel peuvent aujourd’hui prétendre les Françaises et les Français ayant d’ores et déjà liquidé leurs droits.
D’après Capital, qui a mené l’enquête sur les deux modèles de réformes précédemment évoqués, ce sont les cadres et les cadres supérieurs, dès lors qu’ils ont commencé à travailler relativement tardivement, qui devraient gagner le plus d’une réforme dite “a minima”.
Cotiser davantage, informent nos confrères, leur permettrait de bénéficier de salaires statistiquement plus importants en fin de carrière et donc de grossir leur salaire annuel moyen… lequel sert de base au calcul de leur niveau de pension. “De telles réformes, du moins dans leur version a minima, ne modifieraient qu’à la marge leur taux de remplacement”, précisent les équipes de Capital. Au global, toutefois, difficile d’imaginer de réels gains, à travail égal, sur le montant de la pension.
Réforme des retraites : quid des Français fragiles ?
Ce qui est sûr, cependant, c’est qu’un tel projet de loi est pensé pour permettre à Emmanuel Macron de financer certaines des dépenses de son programme. Et il risque bien de faire un certain nombre de perdants, comme a d’ores et déjà pu l’expliquer Planet sur son site. Ce que n’a pas manqué de remarquer l’exécutif… A en croire la dernière intervention d’Elisabeth Borne.
“J'ai bien conscience que des Français ont des pensions très modestes”, a-t-elle ainsi déclaré. Confrontée à la misère que connaissent certains retraités, elle a estimé que la campagne que mène aujourd’hui son gouvernement “permet de bien marquer que l’on est à l’écoute des Français”.