Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Solidarité inter-générationnelle. Ils nourrissent, vis-à-vis du programme de Jean-Luc Mélenchon, un certain nombre de griefs. Et pour cause ! Aux yeux de nombreux économistes - mais aussi d’opposants politiques au leader de la France Insoumise -, le projet de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (NUPES) n’est pas réaliste. Parmi les principales critiques, rappelle Le Parisien sur son site, figure celle des retraites. L’ancien socialiste promet en effet de ramener l’âge légal de départ à 60 ans… sous réserve d’arriver à Matignon à la suite des élections législatives, ainsi qu’il ambitionne de le faire.
Mais quel est le problème, au juste, avec un retour de la retraite à 60 ans sans décote ? Pourquoi dresser un réquisitoire contre le visage officiel de la NUPES, alors même qu’une telle réforme avait déjà été menée par le passé ? Explications.
Retraite à 60 ans : qu’en pensent les opposants ?
L’un des premiers reproches avancés, c’est celui du financement. Une telle réforme, insistent les opposants, coûterait très cher… Ce que ne nie d’ailleurs pas Jean-Luc Mélenchon. Sur le plateau de BFMTV, pendant la campagne électorale, il avait d’ailleurs expliqué que la transformation du modèle de solidarité intergénérations à la française constituait l’un des principaux points de dépense du programme.
Pour Olivier Passet, spécialiste des politiques économiques pour l’institut d’études privé Xerfi interrogé par le quotidien francilien, il faudra s’attendre à “sans doute plus de 30 milliards d’euros à terme”. De quoi rendre l’ensemble du programme inapplicable ? Peut-être. Mais c’est loin d’être l’unique souci soulevé par les plus dubitatifs.
Retraite à 60 ans : le problème des annuités
L’autre gros souci, au moins aux yeux des plus sceptiques, concerne cette fois les cotisations. En effet, Jean-Luc Mélenchon propose une réforme des retraites ramenant l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans, sous réserve de pouvoir justifier de 40 annuités de cotisations.
Hélas, du fait d’une entrée plus tardive sur le marché du travail, cela signifie qu’il ne sera pas possible pour une majorité de travailleuses et de travailleurs de profiter de la retraite à 60 ans promise. Pas sans, à tout le moins, s’amputer d’une partie potentielle de la pension de retraite. Attention ! Il ne s’agit pas d’une décote, laquelle est supprimée dans l’Avenir en Commun. Simplement, les dernières années de travail sont généralement les plus rémunératrices de la carrière. Elles comptent donc pour beaucoup dans le calcul de la pension.
Ces deux reproches, que sont le coût et le loup derrière la réforme tendent à rassembler une majorité des critiques. Ceci étant dit, certains argumentent tout de même en faveur du projet, qu’ils estiment viable, poursuit encore Le Parisien.
Retraite à 60 ans : Jean-Luc Mélenchon sait comment financer son projet
Dans les faits, ainsi qu'à d'ores et déjà pu l’expliquer Planet, Jean-Luc Mélenchon a identifié trois pistes sur lesquelles reposent le financement de la retraite à 60 ans. Il est revenu sur ces solutions en long, en large et en travers. “On a qu’à mettre le salaire des femmes au niveau de celui des hommes et les cotisations sociales paieront la différence”, rappelle-t-il parfois. “Une autre solution ? Il y en a d’autres. Un million d'emplois de plus. S’il y a un million d’emplois de plus, on finance la retraite à 60 en 40 annuités”, a-t-il encore fait valoir. Et d’insister : "Est-ce qu'il y a une autre solution ? Oui. Une surcotisation de deux points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros."
Du reste, insistent les soutiens de l’Insoumis, le Conseil d’orientation des retraites n’est pas aussi alarmiste que ne peuvent l’être les principaux opposants au projet. Enfin, la question pourrait être ailleurs : elle relève de la santé publique (et engendrera autant de gains de ce côté, soulignent-ils).