De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Les Français sont toujours en colère face aux décisions de l’exécutif, et notamment celle d’avoir imposé une réforme des retraites controversée. D’après le gouvernement, l’adoption de ce texte de loi était la seule solution pour affronter l’importante crise actuelle et rétablir l’équilibre précaire du système des retraites. Mais certaines voix, comme celle de l’ancien président du Conseil d’orientation des retraites (COR), Pierre-Louis Bras, ne sont pas de cet avis. Nous faisons le point pour vous.
Réforme des retraites : son utilité discutée
Malgré la mobilisation sociale de grande ampleur vécue dans l’Hexagone depuis le mois de janvier, la réforme des retraites a été validée, puis mise en application le 1er septembre dernier. Les Français ont eu beau obtenir le soutien de l’opposition et des syndicats, il n’a pas été question, pour l’exécutif, de flancher et de revenir sur une décision de longue date. Pour les futurs retraités, l’âge légal de départ à la retraite va ainsi être progressivement relevé jusqu’à atteindre le seuil des 64 ans en 2030.
Un coup dur pour de nombreux retraités, qui attendaient avec impatience la perspective de quitter la vie professionnelle, d’autant que la hausse de la durée d’assurance à 43 annuités vient s’ajouter à ce choix périlleux. Pour expliquer leur décision, le gouvernement a longuement débattu sur l’équilibre instable du système des retraites et la nécessité absolue de porter l’âge légal de départ à deux années supplémentaires. Une perspective qui n’est pourtant pas si évidente que prévue, si l’on en croit certaines voix, notamment l’ancien président du Conseil d’orientation des retraites (COR), Pierre-Louis Bras.
Réforme des retraites : Pierre-Louis Bras donne sa version
Dans un récent entretien au Monde, Pierre-Louis Bras, remplacé à la tête du Conseil d’orientation des retraites (COR) par Gilbert Cette, a confirmé son opinion sur l’utilité discutée de la réforme des retraites. Il a ainsi évoqué, comme le rapportent nos collègues de La Dépêche, une situation “dramatisée” par le gouvernement.
Ce n’est pas la première fois que Pierre-Louis Bras manifeste son opposition à cette réforme. Il a notamment expliqué que les dépenses de notre système par répartition “ne dérapaient pas” avant la réforme. Interrogé sur son départ du COR, il a soutenu qu’il ne s'inscrivait “pas dans le narratif dramatisant que voulait promouvoir le gouvernement pour justifier la réforme”.
Réforme des retraites : un texte jugé injuste
Toujours sur la question de la réforme des retraites, Pierre-Louis Bras n’a pas manqué de partager ses craintes. Il redoute, en effet, qu’elle ne soit pas “juste” et s’inquiète du décalage de l’âge de départ qui “pénalise davantage ceux qui ont connu des métiers pénibles, peu valorisants, peu rémunérés, exigeants”.
L’ancien président du COR a, dès lors, confirmé que la réforme “n’améliore pas la soutenabilité financière du système de retraite à long terme”. Il estime, par ailleurs, qu’elle devrait, au contraire, augmenter la charge des retraites, d’ici une trentaine d’années, en raison de l’augmentation des pensions due à l'allongement des carrières.