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C’était une prise de parole vivement espérée par les Français. Après des semaines de débats, le président de la République, Emmanuel Macron, s’est finalement exprimé ce mercredi au sujet du vote de la réforme des retraites et de la colère sociale qui grimpe actuellement dans l’Hexagone. Au cours d’un entretien de trente minutes, il est revenu sur les manifestations sauvages qui ont lieu depuis le recours au 49.3, tout en s’expliquant sur une réforme des retraites rejetée par les Français. Des propos qui n’ont pas convaincu si l’on en croit les réactions des syndicats et de l’opposition, réunis pour dénoncer un ensemble de contre-vérités marquant pour le chef de l’État.
Réforme des retraites : une prise de parole ratée pour Emmanuel Macron
Emmanuel Macron n’a pas convaincu les Français ce mercredi 22 mars lors d’une interview visant à s’exprimer sur la réforme des retraites et à apaiser un climat social sous haute tension. Selon un sondage Odoxa-Backbone réalisé pour Le Figaro, l’intervention du président de la République, suivie par 10 millions de Français, pourrait, au contraire, avoir aggravé la colère ambiante. En effet, près de 76% des Français ont affirmé ne pas avoir été séduits par cette prise de parole, ce qui élève cette interview comme “la pire intervention de l’histoire des post-tests d’Emmanuel Macron”. Les Français n’ont ainsi pas été sensibles à ses propos sur l’utilité de cette réforme des retraites, ni sur ses futurs projets autour de nouvelles lois à mener.
Parallèlement, les syndicats ont vivement pointé du doigt l’ensemble de contre-vérités exprimées hier par le chef de l’État. Ainsi, en dépit des chiffres annoncés par Emmanuel Macron, la nécessité d’une réforme des retraites suite à l’accroissement du nombre de retraités n’est pas retenue par le Conseil d’orientation des retraites (COR). Sur le sujet des pensions de retraite, le président de la République a également exclu la possibilité de demander un effort aux entreprises en expliquant que “ce n’est pas comme ça que marchent les retraites” alors que les pensions de retraite sont financées par les cotisations salariales et patronales.
Réforme des retraites : des syndicats qui parlent de “mépris”
Si le président de la République s’est dit prêt à “endosser l’impopularité” afin de mettre en application la réforme des retraites, les syndicats et l’opposition ont vivement réagi à l’écoute d’Emmanuel Macron. Beaucoup parlent ainsi du mépris du chef de l’État à l’égard de la mobilisation sociale, notamment le leader de la CGT Philippe Martinez qui a expliqué “une méconnaissance de notre système”. Il est allé jusqu’à parler d’un président de la République “qui se fout de [leur] gueule [avec des] propos [qui] sont du mépris pour les millions de personnes qui défilent”.
Le secrétaire de la CFDT Laurent Berger a abondé dans ce sens en accusant le président de la République de “mensonge” autour de la réforme des retraites. Il a ainsi expliqué qu’Emmanuel Macron “avait repris [leur] ambition d’un système universel” et qu’il “refaisait l’histoire et mentait sur la CFDT pour masquer son incapacité à trouver une majorité pour voter sa réforme injuste”. De son côté, Jean-Luc Mélenchon a, lui aussi, été particulièrement choqué par “l’arrogance” d’Emmanuel Macronà l’égard des carrières pénibles tandis qu’il “vient de retirer des critères de pénibilité”.
Réforme des retraites : une opposition en colère
D’autres membres de l’opposition se sont également insurgés face aux propos d’Emmanuel Macron, comme Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts, qui a annoncé être “glacée par la démonstration d’autosatisfaction du président [ayant tenu] des propos offensants”. Le député LR Aurélien Pradié a, lui aussi, exprimé son mécontentement face à un président de la République qui “ne comprend pas les fractures immenses de la Nation” et qui “joue avec le feu”. Quant à Marine Le Pen, elle a évoqué “des propos mécaniques et dilatoires, d’un homme apparemment de plus en plus seul, qui semble avoir perdu tout sens du réel”.
Il faut dire que le président de la République a choisi de sous-estimer la mobilisation sociale actuelle en jugeant que la contestation à l’encontre de la réforme était moins importante que les précédentes. Une nouvelle contre-vérité d’Emmanuel Macron face aux 1,28 million de manifestants partout en France le 7 mars, selon le ministère de l’Intérieur, et 3,5 millions selon la CGT.
Soit la plus forte mobilisation de l’histoire de la Ve République, en attendant le résultat de la nouvelle journée de grève prévue ce jeudi 23 mars.