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Dans la longue liste de points à débattre sur la réforme des retraites, la notion de surcote apparaît régulièrement ces dernières semaines. En effet, travailler plus longtemps augmente le montant de la pension de retraite, ce qui entraîne une surcote, c’est-à-dire un bonus accordé aux actifs possédant tous les trimestres nécessaires mais ayant décidé de continuer à travailler. Après avoir évoqué la possibilité de créer une surcote de 5% pour les mères de famille, les discussions se poursuivent autour des changements possibles sur cette mesure. Elisabeth Borne continue pourtant à marteler que rien ne changera à ce propos. Qu’en est-il réellement ?
Retraite : quel est le fonctionnement de la surcote ?
Pour les retraités qui choisissent de poursuivre le travail après l’âge de 62 ans, malgré un nombre de trimestres requis atteint, la surcote vient gonfler le montant de leur pension de retraite. Travailler plus longtemps rapporte ainsi plus d’argent quand vient l’heure de la retraite. Chaque trimestre accompli rapporte 1,25% de pension, soit 5% pour une année supplémentaire passée à travailler au lieu de partir à la retraite. Une augmentation de votre retraite de base est ainsi à l’ordre du jour avec un taux de 0,75% du 1er au 4ème trimestre de surcote, un taux de 1% au-delà du 4ème trimestre de surcote et 1,25% par trimestre de surcote après votre 65ème anniversaire.
Le bonus de la surcote ne s’applique que sur la pension de base. Elle ne peut concerner les régimes complémentaires tels que l’Agirc-Arrco, la SSI complémentaire ou encore la RCO des agriculteurs. Toutefois, en poursuivant votre activité, vous continuez à cumuler des points pour votre retraite complémentaire. Il faut également savoir que seuls les trimestres “cotisés” peuvent donner droit à une acquisition de points pour la retraite complémentaire, ce qui n’est pas le cas pour les trimestres dits “assimilés”.
Retraite : deux ans de travail supplémentaire pour la surcote
La surcote sème le débat depuis l’étude de la réforme des retraites avec des propos contradictoires tenus sur le sujet. Elisabeth Borne maintient, pour sa part, que le projet de loi ne changera rien à la question de la surcote, qui continuera à améliorer le montant des pensions.
Malgré tout, celle-ci ne s’applique qu’à compter de l’âge légal de départ à la retraite, soit 62 ans. Avec un relèvement de ce seuil, il faudra ainsi logiquement travailler deux années de plus pour pouvoir commencer à préparer sa surcote. Le gouvernement ne peut donc clairement masquer cette obligation de travail supplémentaire, qui n’était pas effective actuellement.
Retraite : quel impact de la surcote pour les mères de famille ?
Interrogée sur France 5 à propos des carrières longues, Elisabeth Borne a choisi de botter en touche face à la question d’un téléspectateur, inquiet sur l’impact de la réforme. Elle a ainsi affirmé que cette réforme renforçait “considérablement les avantages dont bénéficient ceux qui ont commencé à travailler tôt”.
Il n’en fallait pas plus pour que la Première ministre soit accusée de mentir, quelques jours après les propos controversés du ministre du Travail, Olivier Dussopt, sur les perdants de la réforme. Reste à savoir si la surcote prévue à 5% pour les mères de famille possédant une carrière complète viendra calmer les esprits.