De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Dans la bataille que devient la réforme des retraites, personne ne semble vouloir abandonner une miette des débats à son adversaire et campe sur ses positions avec détermination. Du côté de l’exécutif, le gouvernement se montre inflexible sur les principaux changements prévus par la réforme, du recul de l’âge légal de départ à la hausse des cotisations. Pour l’opposition et les syndicats, cette absence de négociation demeure impossible à accepter et chacun se bat, à grands coups d’amendements et de manifestations. Après plusieurs journées de mobilisation, le 7 mars s’impose comme une date majeure en ligne de mire avec la menace d’un blocage complet du pays. Chez les sénateurs LR, c’est finalement un amendement précis que le Sénat pourrait retoquer.
Réforme des retraites : un blocage du pays le 7 mars ?
Alors que la mobilisation ne faiblit pas en France avec des Français toujours dans la rue pour défendre leur retraite, tous les regards sont désormais tournés vers la date majeure du 7 mars prochain. C’est, en effet, une échéance importante donnée par les syndicats, qui veulent mettre le pays à l’arrêt si le gouvernement ne retire pas la réforme des retraites dans cet intervalle. Une grève reconductible pourrait alors se mettre en place dans des secteurs tels que les transports. La CGT-Cheminots a ainsi lancé, elle-même, un appel à la grève, qui a été suivi par l’intersyndicale de la RATP.
Depuis le début du mouvement, ce sont entre 25% et 45% de grévistes qui se sont succédé pour défendre leur retraite et ils pourraient être encore plus nombreux après le dépôt d’un amendement spécifique au Sénat. En effet, les sénateurs vont pouvoir étudier le texte de la réforme des retraites à partir du 17 février. En majorité au Sénat, les sénateurs LR ont évoqué la perspective d’un amendement consacré aux régimes spéciaux. Dans Le Journal du Dimanche, Bruno Retailleau, le président des sénateurs LR, a ainsi exprimé son souhait de décaler de deux ans l’âge d’annulation de leur décote.
Réforme des retraites : la proposition controversée de Bruno Retailleau
Logiquement controversée, la proposition de Bruno Retailleau risque fort de faire grincer des dents et d’attiser une colère déjà très vive chez les syndicats. Pour le moment, l’âge d’annulation de la décote, fixé à 67 ans pour le régime général, permet d’obtenir sa retraite à taux plein à partir de ce moment. Le projet porté par le gouvernement ne modifie pas cette règle, malgré la hausse de la durée de cotisation.
Les réactions sont d’ores et déjà très marquées chez les syndicats avec, par exemple, les propos de Fabien Villedieu, délégué syndicat Sud Rail, qui trouve “comique” que “seuls [les sénateurs puissent] garder leur régime spécial de retraites”, tout en décidant de décaler l’âge d’annulation de la décote.
Réforme des retraites : une colère qui monte chez les syndicats
Pour rappel, l’âge d’annulation de la décote est fixé à 57 ans pour les conducteurs de train ou de métro et à 62 ans pour les personnels sédentaires. Si l’amendement proposé par Bruno Retailleau était voté, il repousserait cet âge à 59 ans pour les premiers et à 64 ans pour les seconds. Une hérésie pour ces catégories de travailleurs, qui voient leurs raisons de manifester se multiplier.
Parmi ses autres suggestions, Bruno Retailleau souhaite également proposer aux femmes ayant élevé au moins trois enfants de “travailler jusqu’à 64 ans et [de] bénéficier d’une surcote sur leur pension, ou [d’opter] pour un départ anticipé à 63 ans”. Il est par ailleurs favorable à une “pension de réversion pour les enfants handicapés orphelins”.