Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Une nouvelle semaine à haut risque. Après avoir présenté la réforme des retraites aux Français, puis en Conseil des ministres la semaine dernière, Elisabeth Borne reprend le marathon politique ce lundi 30 janvier, car le texte arrive aujourd’hui devant la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. Demain, mardi 31 janvier, une nouvelle journée de mobilisation contre le projet de loi est prévue et elle s’annonce d’ores et déjà très suivie.
Réforme des retraites : l'âge de départ non négociable ?
Depuis l’annonce des mesures, les syndicats demandent l’annulation du recul de l’âge de départ, fixé à 64 ans par le gouvernement. Un point sur lequel ni Emmanuel Macron ni Elisabeth Borne n’entendent reculer, comme l’a expliqué la locataire de Matignon ce week-end. Interrogée par France Info, elle a tranché : "Ce n’est plus négociable, la retraite à 64 ans et l’accélération de la réforme Touraine". "C’est le compromis que nous avons proposé après avoir entendu les organisations patronales et syndicales, après avoir échangé avec les différents groupes parlementaires (…) C’est nécessaire pour assurer l’équilibre du système", a ajouté la Première ministre, rappelant : "Notre objectif, c’est assurer qu’en 2030, on a un système à l’équilibre".
"Si on n’avait qu’un seul paramètre, alors ça ne serait pas 43 ans de cotisation et 64 ans pour pouvoir partir à la retraite, ça pourrait être 45 ans de durée de cotisations, ce qui nous semble impossible de demander aux Français", a conclu Elisabeth Borne auprès de France Info. L’exécutif se montre donc inflexible, alors qu’il sait avoir perdu la bataille de l’opinion, mais sera-t-il prêt à lâcher du lest sur certains points ? Il y sera peut-être obligé, alors que 7 000 amendements vont être examinés à compter d’aujourd’hui et pendant les trois prochains jours. Selon les informations du Parisien, le gouvernement est prêt à faire des concessions sur certains changements.
Réforme des retraites : les 2 points qui peuvent changer
Elisabeth Borne a travaillé à de possibles concessions tout le week-end, selon Le Parisien, et le gouvernement pourrait effectivement reculer sur certains points, après des "simulations". Un premier ajustement pourrait concerner les trimestres accordés à la naissance d’un enfant : actuellement, quatre sont accordés automatiquement à la mère et quatre autres peuvent être répartis entre les deux parents, car ils concernent "l’éducation". Sur France info, Elisabeth Borne a expliqué : "Dès aujourd’hui, il y a beaucoup de femmes qui ne peuvent pas les utiliser à plein. On est en train d'analyser la situation".
Réforme des retraites : pas de dépense supplémentaire
La réforme des retraites ne supportera aucune nouvelle dépense. Cité par Le Parisien, le ministère de l'Economie explique : "Si on lâche sur une mesure, il faudra aller chercher des économies ailleurs dans la réforme. On doit rester coûte que coûte dans les 8 milliards d'économies générales prévues pour permettre au système de retrouver son équilibre". Des calculs d'apothicaires qui ont leur importance, puisque le gouvernement souhaite que les mesures puissent être "inscrites dans le cadre du projet de loi de finance rectificative de la Sécurité sociale".