De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Ce 1er septembre marque une journée importante, qui voit la réforme des retraites être finalement mise en application. Après des mois de lutte sociale et d’échanges houleux, l’exécutif a finalement réussi à faire adopter ce texte controversé, qui va forcer les Français à travailler deux années de plus. Des changements attendent également les bénéficiaires de la retraite anticipée pour carrières longuesavec un dispositif étendu aux personnes ayant commencé à travailler avant 21 ans. Pourtant, quelques remous se font sentir, si l’on en croit les récentes déclarations de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, sur les récents agissements de l’Assurance retraite. Décryptage.
Carrières longues : des changements majeurs
La réforme des retraites entraîne des transformations pour les carrières longues. En effet, ce sont désormais quatre bornes d’âge qui vont exister, respectivement fixées à 16, 18, 20 et 21 ans. Dans tous ces cas de figure, les conditions de départ anticipé vont permettre aux bénéficiaires de partir plus tôt selon leur année de naissance. Par exemple, si vous avez commencé à travailler avant 16 ans, vous pourrez partir à la retraite à partir de 58 ans. Dans le cas où vous avez commencé votre carrière professionnelle avant 18 ans, votre âge de départ sera établi à 60 ans.
Alors que ces mesures ont été annoncées en amont, les récents propos de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, au micro de France Inter, viennent jeter le trouble sur les intentions de l’Assurance retraite. En effet, elle a affirmé que les conditions d’application de la réforme des retraites étaient “scandaleuses” et que “des consignes ont été passées aux agents de la Cnav” pour leur demander “de ne pas informer systématiquement les salariés de leurs droits et notamment la clause de sauvegarde”.
Carrières longues : une preuve qui jette le trouble
Tandis que les propos de Sophie Binet ont légitimement semé le trouble, il a été prouvé, d’après les informations recueillies par France Inter auprès de la CGT, qu’un document existait bel et bien et confirmait ses allégations. Il est donc établi qu’une preuve de ces consignes existe et qu’elle vise à ne pas évoquer ce dispositif, mais aussi à ne l’appliquer qu’à “la demande expresse de l’assuré”.
Rappelons que la clause de sauvegarde permet aux assurés nés entre septembre 1961 et décembre 1963 de continuer à profiter des règles appliquées lors des départs anticipés pour carrière longue, s’ils ont cotisé, au minimum, 168 trimestres. La secrétaire générale adjointe de la CGT, Cécile Velasquez, a expliqué qu’il s’agissait “d’une atteinte grave au rôle que doit avoir la Caisse nationale d’assurance vieillesse et de ses Carsat”.
Carrières longues : le directeur de la Cnav se justifie
Comme le rapportent nos confrères de France Inter, le directeur général de la Cnav, Renaud Villard, a bien confirmé l’existence de ce document, tout en se défendant sur l’argument du gain de temps. Il a ainsi notifié que “cela ne représente rien en gestion” et que cela faisait “injure au service public que de dire ça ou penser ça”.
Il a poursuivi en expliquant que, selon lui, la communication avait été faite autour de cette clauseet qu’il n’était plus nécessaire d’en parler de façon systématique. Renaud Villard a conclu en affirmant que ce dispositif ne concernait que 3 à 4000 personnes, ce qui appuie la nécessité de gagner en lisibilité.