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Dans un long entretien accordé au Point et publié ce jeudi, Bernard Tapie s'est confié sur ce qu'il pensait du président François Hollande et de l'attitude de ce dernier à son égard. Selon lui, le chef de l'Etat, "est une personnalité redoutable et importante".

© AFPIl n’a pas fait dans la dentelle. Interrogé par Anna Cabana pour Le Point, Bernard Tapie n’a pas hésité à ébranler l’image du président de la République. "Hollande fait tout pour que je n'existe plus", a-t-il en effet lâché avant d’ajouter : "Il est beaucoup plus pervers que vous ne le pensez. Contrairement à Moscovici, il a compris qu'il n'avait rien à gagner à m'accabler publiquement. Hollande, c'est une personnalité redoutable et importante. Faut pas sous-estimer le mec !". Et alors que l’entretien se déroulait dans son hôtel particulier du 6e arrondissement, l’homme d’affaires a expliqué que "cet hôtel a été fait par Louis XIV pour sa maîtresse préférée". Une anecdote sur laquelle il a aussitôt rebondi en affirmant, non sans une pointe d’ironie : "Je ne suis pas vraiment la maîtresse préférée du roi actuel (…) J'étais la maîtresse préférée de Mitterrand. Souvent, à la fin du conseil des ministres, il m'appelait : ‘Monsieur le ministre de la Ville’, et on cassait la croûte tous les deux. Cela avait le don d'exaspérer mes collègues."

"Je m’enfermais deux jours et deux nuits dans la cave"Et alors que l’enquête portant sur l’arbitrage du litige Crédit-Lyonnais/Adidas est toujours en cours, Bernard Tapie a par ailleurs profité de cet entretien pour expliquer comment, par le passé, il a tenté de s’entraîner à supporter l’enfermement de la prison. "Je m'enfermais deux jours et deux nuits dans la cave. Ça n'a servi à rien. Quand on m'a emmené, j'étais par terre et en larmes dans le fourgon. Quand on te prend ta liberté, ce n'est pas comme quand tu imagines qu'on te la prend", a-t-il assuré.

Peu après l’annonce de sa mise en examen dans le cadre de l’enquête sur l’arbitrage  qui lui a permis de récolter plus de 400 millions d’euros en 2008, Bernard Tapie a dénoncé un acharnement du pouvoir socialiste qui, selon, lui, cherche à saisir "tous ses biens et tous ses comptes en banque".