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Quel est le point commun entre Donald Trump, François Fillon et Benoît Hamon ? Ils ont tous les trois été qualifiés de petits candidats, et pour les deux premiers, ont quand même réussi à remporter la primaire de leur parti. Pour Benoît Hamon, même si le second tour n'a pas encore livré son verdict, sa victoire au premier tour est tout de même significative.
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Une caisse de résonance médiatique
Mais les trois hommes ont surtout le point commun d'avoir participé aux débats télévisés de la primaire de leur parti. Et c'est semble-t-il là que tout s'est joué pour eux. Mais pour le politologue Yves-Marie Cann, cette montée des petits candidats est à inscrire dans un contexte. "Celui d’une appétence des Français pour le renouvellement de leur classe politique. Les primaires favorisent ce processus. Ensuite, bien sûr, les débats de la primaire sont une caisse de résonnance médiatique, notamment pour les candidats outsiders", explique-t-il à Planet.
Les débats des primaires permettent "de les maintenir dans la lumière, et de négocier leur ralliement au second tour, voire pourquoi pas une place pour les législatives", explique encore le directeur des études politiques de l'institut Elabe. Ce fut ainsi le cas du candidat écologiste François de Rugy, arrivé cinquième au premier tour, et qui a démarché Benoît Hamon et Manuel Valls pour savoir s'ils comptaient reprendre quelques-unes de ces mesures en échange de son ralliement. Finalement, François de Rugy a indiqué qu'il ne soutiendrait personne. Quant à Jean-Luc Bennahmias, Le Canard enchaîné affirmait fin décembre que le candidat aurait confié qu'il concourait "juste pour participer aux trois débats" prévus avant le premier tour. Bref, quand un petit candidat sait qu'il n'a aucune chance de gagner, il pense généralement au coup d'après...
Huit électeurs sur dix avaient regardé un débat à la télévision
Avant le cas de Benoît Hamon, on avait déjà pu analyser, le soir des débats, comment François Fillon avait pu tirer parti des trois débats télévisés pour monter en puissance. "On a pu analyser le rapport téléspectateurs/votants après le premier tour de la droite et de la gauche avec sensiblement les mêmes résultats : 8/10 électeurs qui ont voté à une primaire avaient regardé au moins un débat, et 3/10 avaient regardé tous les débats", explique Yves-Marie Cann. Outre les débats de la primaire, les émissions politiques - qui vont s'enchaîner à l'approche de la présidentielle - ne sont pas négligeables pour les candidats. "La télévision, bien que concurrencée", reste un média de masse", souligne le politologue.
Que penser des hommes politiques qui se mettent à créer leur propre "émission" via des chaînes Youtube, à l'instar de Jean-Luc Mélenchon ou Florian Philippot ? "O n peut dire qu’il s’agit d’une manière, pour eux, de se libérer de la contrainte du temps, du formatage, et d’avoir une parole libre, explique le politologue. Ça permet également de toucher un public différent, notamment alternatif aux médias traditionnels. Ce n’est d’ailleurs pas innocent si les politiques qui ont créé leur chaîne sont aux extrêmes. Ils dénoncent le système, dont ils incluent les médias traditionnels."
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