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Quasiment inconnue avant 2012, Najat Vallaud-Belkacem est devenue incontournable à gauche. A tel point que le ministre de l'Education nationale a décidé de se raconter à travers une autobiographie, La vie a plus d’imagination que toi, qui paraît le 1er mars chez Grasset.
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Le journal 20 minutes, qui a pu le lire en avant-première, vient d'en publier les bonnes feuilles. "L’idée, c’est de parler de la France. De ma France, de la nôtre", explique-t-elle au journal, car son parcours "dit quelque chose de notre pays".
Son enfance
Née au Maroc, Najat Vallaud-Belkacem raconte son arrivée en France. "Quand on a connu l’exil, même un exil relativement doux, sans guerre, on met toutes ses forces dans la vie, explique-t-elle. Il faut s’adapter. S’accoutumer au climat, aux routes, aux noms, au rythme, aux mœurs, s’accoutumer à la langue, mais aussi au langage invisible, du corps, des odeurs, des regards". "Mon père disait toujours : 'Ne faites pas de vagues. On doit être une famille respectable'", ajoute celle... qui n'a jamais appris à nager. "Je ne sais toujours pas, d’ailleurs. Je me demande si c’est la peur ou le sentiment qu’il est un peu tard pour s’y mettre", indique-t-elle.
Son parcours
Le futur ministre de l'Education nationale revient de loin. "Jamais je ne me serais imaginée là. Comme dit toujours ma mère : 'La vie a plus d’imagination que toi, ma fille !'", commente-elle. Selon elle, son parcours doit pousser d’autres jeunes de diverses origines à lutter contre l’autocensure : "Ne vous excusez jamais d’être là où vous êtes arrivés. Ne vous excusez jamais de vouloir aller toujours plus loin et toujours plus haut. L’ambition est la richesse des pauvres. Et restez fidèles à ce que vous êtes", recommande-t-elle.
Son arrivée en politique ? A la suite du déclic du 21 avril 2002, quand Jean-Marie Le Pen est au second tour. En vacances à ce moment-là, elle n'avait pu aller voter. "J’en ai pleuré de rage (…) Quelque temps après, je me suis inscrite au Parti socialiste. Et je me suis donnée tout entière au combat politique", explique-t-elle.
Sa vie personnelle
Dans son ouvrage, la Franco-Marocaine s'exprime sur son couple. "Boris, c’est la France, dans sa splendeur et son humanité ; universel, engagé, neutre. Il incarne les gens qui ne cherchent pas ou ne voient pas les différences : bien sûr, il s’est intéressé à ma famille, à notre histoire, à mon origine. Mais comment dire ça ne comptait pas (…) Chez lui, jamais d’ombre dans les relations humaines, jamais de sens caché. Juste un homme authentiquement bon", est-il écrit.
Sur l'islam
"Oui, il y a une nécessité urgente que l’islam et ses responsables combattent en leur sein le cancer obscurantiste. Mais cela n’a rien à voir avec l’injonction qui a pu être faite aux musulmans de se désolidariser des terroristes. Cette injonction est scandaleuse. Pace qu’elle présuppose une complaisance généralisée. Alors que c’est l’inverse : la révulsion des musulmans pour les attentats doit être un levier, non pas de stigmatisation, mais de mobilisation du pays, de tout le pays soudé autour de ces valeurs que les terroristes abhorrent…", fait-elle entendre. D’autant que le ministre a "découvert (s)on nom dans une revue clandestine de Daesh. A leurs yeux, bien sûr, je suis une double traîtresse. Féministe, laïque, Française, libre… et d’origine marocaine".
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