Macron explique sa stratégie pour les législatives et fait des annoncesabacapress
Ce mercredi 12 juin, le président de la République a donné une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines, à Paris. Le chef de l'Etat justifie sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale et explique sa stratégie pour les législatives.
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Une conférence de presse très attendue. Après avoir annoncé la dissolution de l’Assemblée le 9 juin dernier, Emmanuel Macron devait prendre la parole après la défaite de son camp aux élections européennes et l’annonce des élections législatives anticipées les 30 juin et le 7 juillet.

Un conférence de presse attendue

Alors qu’elle devait initialement se tenir la veille, elle a finalement été reportée au mercredi 12 juin. Le chef de l’Etat a abordé plusieurs points : la retraite, les législatives, les rumeurs sur sa démission ou encore les différents accords entre partis

Des alliances annoncées entre certains partis

En effet, le lendemain des élections européennes, LFI, EELV, le PCF et le PS se sont rassemblés sous le Front populaire. Du côté du Rassemblement national, arrivé en tête de liste du scrutin avec 31,8%, ils ont annoncé une alliance avec Eric Ciotti chez LR

Pendant sa conférence de presse, Emmanuel Macron a "salué" les responsables LR qui ont contesté l'annonce de Ciotti. Il qualifie cette alliance comme étant “un pacte du diable" en indiquant que "les masques tombent et la bataille des valeurs éclate au grand jour", visant notamment la proposition de Ciotti, alors que de nombreux élus LR ont "dit pas nous". Il met en garde les LR : s’ils "ne se retrouvent pas dans la ligne de leur parti, eux-mêmes, ils vont avoir un élément de clarification à faire", juge le président de la République.

Après des discussions menées entre le RN et Marion-Maréchal Le Pen, une alliance avec Reconquête! ne serait pas envisagée.

Emmanuel accusé de vouloir démissionner pour se présenter aux présidentielles 2027

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Une rumeur qui enflait depuis quelques jours. Non, Emmanuel Macron ne démissionnera pas de la présidence de la République, et ce, peu importe les résultats des élections législatives. Une idée qu’il trouve même “absurde”. 

“Je veux tordre le cou à ce canard qui n’a jamais existé. C’est absurde […]. Je me suis soumis à deux reprises au suffrage des Français et des Françaises, a-t-il indiqué. J’entends tout ce qu’on dit sur ma pomme. On le disait il y a deux ans. Vous avez eu des élections il y a deux ans, ils m’ont tout de même choisi. Ça ne doit pas être si terrible que certains le décrivent !”, s’explique le chef de l’Etat. 

Une nouvelle réforme des retraites ? 

Questionné sur la réforme des retraites, le président de la République a accusé les “blocs d'extrême gauche” et “d'extrême droite” de vouloir mettre le système de retraite “en banqueroute”. En effet, de nombreux programmes électoraux lors des présidentielles de 2022, souhaitait maintenir l’âge du départ à la retraite à 62 ans. Du côté des Insoumis, Mélenchon souhaitait réduire l’âge de départ à la retraite à 60 ans, sous certaines conditions. 

“J'ai entendu beaucoup de rumeurs”, a déclaré le chef de l’État, en promettant que les retraites resteront “bien indexées sur l'inflation”. “Le pouvoir d'achat des retraités, ce n'est pas une variable d'ajustement pour nous”, a-t-il martelé. 

“Le sursaut, c'est pour maintenant !"

Emmanuel Macron assure qu'il ne veut "pas donner les clés du pouvoir à l'extrême droite en 2027". "Je veux qu'il y ait un gouvernement qui puisse agir pour répondre à leur colère, à leurs urgences", a-t-il indiqué. "Si les gens ont peur" qu'un Premier ministre d'extrême droite soit nommé à Matignon, "eh bien le sursaut, c'est pour maintenant!"

Egalement, il accuse le Rassemblement national d'entretenir une "ambigüité à l'égard de la Russie". “Aussi légitimes que soient les motifs de colère (des Français), donner un blanc-seing au Rassemblement national serait une profonde erreur qui ajouterait au désordre alimenté depuis des mois par l’extrême-gauche et creuserait encore davantage les fractures au sein de notre nation”, déplore-t-il.

LFI accusé d’antisémitisme

"S'il y en a un qui doit se retourner dans sa tombe aujourd'hui, c'est Léon Blum, en pensant qu'on a appelé 'Front populaire' une alliance électorale qui permettra de donner 300 circonscriptions à LFI, et donc à des gens qui ont assumé très clairement de ne pas condamner l'antisémitisme : c'est pas ça, le Front populaire, ça a un sens dans notre histoire, ça a un rôle, ça a une dignité", fustige le chef de l'État.

Il accuse "l'extrême gauche" de s'être "rendue coupable d'antisémitisme", sans préciser l'objet de ses propos, pendant les élections européennes.