Législatives : Zemmour, Ciotti, Mélenchon... le point sur le "mercato" politique
La dissolution de l’Assemblée nationale rebat les cartes politiques en France. Voici l'état des forces en présence.

Le “mercato” politique s’intensifie. Trois jours après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République, dimanche 9 juin, le paysage politique français n’a déjà plus rien à voir avec celui que l’on connaissait auparavant. Ralliements, négociations diverses, exclusions, retournements... Pas une heure sans une annonce tonitruante. Difficile dans ces conditions de s’y retrouver. Pour y voir plus clair, vous trouverez un guide dans le diaporama ci-dessous.

Ambitions personnelles

Les enjeux de ces folles tractations sont multiples : pour les responsables politiques, qui pour certains ont fait carrière dans ce domaine, il s’agit de s’assurer un siège, donc, avant cela, une candidature. Or dans le cadre d’alliance entre partis, il s’agit de ne pas présenter des rivaux pour ne pas risquer de perdre des voix. Cela signifie que des députés sortants vont devoir renoncer à se représenter, tout comme de nouveaux candidats potentiels - anciens perdants ou autres. Il risque donc d’y avoir bien des déçus…

A cela s’ajoute, pour une partie du personnel, des ambitions personnelles d’un autre ordre. Car certains recherchent peut-être un portefeuille de ministre, brigué parfois depuis de nombreuses années, voire se prennent à rêver de devenir Premier ministre…

Des enjeux pour les partis

Pour les partis politiques, il s’agit de s’assurer une existence, et si possible des voix qui permettent en premier lieu d’obtenir le pouvoir politique brigué. En effet, puisque notre système relève de la démocratie représentative en votant pour les députés, chaque citoyen lui délègue en effet une partie de sa souveraineté (ce qui est prévu à l’article 3 de la Constitution).  Mais attention, la Constitution (article 27), prévoit aussi que “tout mandat impératif est nul” : pas question d’élire un candidat pour lui assigner une mission spécifique pour une durée déterminée, il est donc libre de changer d’avis après avoir émis des promesses électorales

 L’autre enjeu, peut-être moins évident pour les partis, c’est aussi celui des ressources financières. En effet, en France le financement des partis politiques repose partiellement sur leur score aux élections. Comme le résume cet épisode du “brief politique” de Radio-France, cette manne n’a rien de négligeable. 

Un financement public est en effet accordé aux groupes ayant présenté aux élections législatives des candidats qui ont obtenu au moins 1% des voix dans au moins 50 circonscriptions, comme l’indique cette page du site Vie Publique. Les sommes allouées sont définies au prorata du nombre de parlementaires élus.  

Les préoccupations des Français

Prix de l’énergie et plus généraleent le coût de la vie, retraites libertés individuelles, droits humains, égalité, santé, situation géopolitique, terrorisme, crise du climat… Pour les citoyens, les enjeux, enfin, sont innombrables. En tête des préoccupations des Français figurent les difficultés de pouvoir d’achat, selon un sondage Ipsos pour La Tribune Dimanche paru en mai 2024. Vient ensuite “l’avenir du système social” (santé et retraite notamment), puis le niveau de la délinquance. A chacun de faire son choix dans ceux que l’on juge prioritaire… avant d’élire celle ou celui qui, à nos yeux, saura le mieux y répondre. 

Vidéo du jour

En attendant, pour s’y retrouver, voici un “trombinoscope” express reflétant les dernières alliances à la date de publication de cet article. 

Eric Ciotti

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Eric Ciotti

Le maire de Nice et député sortant de la Première circonscription des Alpes-Maritimes a annoncé le 11 juin sur TF1 son ralliement au Rassemblement national. Un choix qui divise profondément le parti Les Républicains, dont il avait été lus président en décembre 2022. Le 12 mai un bureau politique l’exclu de cette formation. Mais, barricadé au siège du parti comme l’indique 20 Minutes, le principal intéressé conteste cette décision. En raison de subtilités dans les statuts du partis, une procédure “d'empêchement” pourrait être engagée, selon Libération. Parallèlement, un ancien collaborateur du député-maire, qui a claqué la porte après la décision de celui-ci a fait des révélations fracassantes sur Eric Ciotti auprès de Nice-Matin, assurant que ce dernier aurait dans un premier temps envisagé de rallier la majorité d’Emmanuel Macron.

Marion Maréchal

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Marion Maréchal

La nièce de Marine Le Pen a exprimé son soutien pour le RN. En réponse, elle a été exclue de Reconquête ! parti fondé par Eric Zemmour. Interrogé sur BFMTV, le polémiste s’est dit “à la fois écoeuré et blessé” par le choix de Marion Maréchal, jugeant qu’elle avait “battu le record du monde de la trahison”.

Jean-Luc Mélenchon

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Jean-Luc Mélenchon

Le député et figure de La France Insoumise a assuré sur France 2 mercredi 12 juin au soir qu’il se sentait “prêt” à assumer la fonction de Premier ministre, sans se déclarer pour autant “candidat” pour Matignon. La question de son rôle au sein du tout nouveau Front populaire se pose avec acuité car certaines de ses positions par le passé, notamment concernant le conflit israélo-palestinien, divisent à gauche. Interrogé par Anne-Sophie Lapix sur la position de Raphaël Glucksmann, plutôt réticent vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon, ce dernier s’est emporté : “N'allons pas inventer des querelles subsidiaires, car la règle que nous nous sommes donnée, c'est de jeter la rancune à la rivière.”

De son côté, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure a déclaré sur RMC ce jeudi qu’il ne “disqualifiait” pas par avance Jean-Luc Mélenchon, précisant toutefois qu’il s’agirait d’un “choix collectif”.

Raphaël Glucksmann

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Raphaël Glucksmann

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