De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Bientôt dissout, le GUD ? Gérald Darmanin l’a promis sur BFMTV le 19 juin. A propos du Groupe Union-Défense, il a indiqué qu’il était composé de “gens qui pensent qu'il y a une suprématie blanche, qui portent des propos antisémites extrêmement graves…”. Le ministre de l’Intérieur les a en outre associés au RN, assurant que ses membres sont “très amis avec beaucoup de gens du Rassemblement national (...) Ils ne le sont pas tous, je ne parle pas des électeurs, mais des dirigeants et de ceux qui les aident comme Marion Maréchal.”
Plusieurs membres du Rassemblement national ont eux aussi réclamé la dissolution de ce mouvement intimement rattaché à son histoire. C’est le cas de Jordan Bardella qui a promis de le dissoudre - tout comme les organisations “d’ultra-gauche” - s’il arrivait au pouvoir.
Aux origines d’un syndicat étudiant
Cet éloignement avec le GUD s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de “dédiabolisation” engagée depuis plusieurs années et qui a notamment présidé à son changement de nom (le Front National est devenu “RN” en juin 2018).
Fondée à la fin des années 1960, sur les ruines du mouvement Occident tout juste dissout, l’association étudiante porte d’abord le nom de Groupe Action Droit (G.U.D). Elle se fait connaître notamment lors de manifestations devant la faculté de Droit et d’Economie de la rue d’Assas à Paris. Dans les années 1970, Jack Marshal, l’un de ses membres dessine un rat noir qui deviendra l’un de ses emblèmes.
Relations complexes avec le FN
Proche de l’Ordre Nouveau, parti d’extrême droite nationaliste, il entretient depuis sa création en 1972 des relations complexes avec le Front national, comme l’explique Nicolas Lebourg, historien français, dans un ouvrage universitaire (« Violence militante juvénile d’extrême droite : le cas du Groupe Union Défense (GUD) », Manuel Boucher dir., Radicalités identitaires, Paris, L’Harmattan, 2020, pp. 219-242.)
Les gauches, les juifs et les autres extrêmes droites
Son principal ennemi d’alors : les “gauchistes” que ses membres affrontent régulièrement lors de rixes. “Les gauches constituent l’ennemi principal et principiel mais elles ne constituent plus l’objet quasi-monopolistique de l’action”, écrit l’historien, qui a étudié les cas de violences impliquant des “gudards”. Il note un certain “opportunisme” dans le choix des cibles “à l’œuvre dans les violences contre des minorités visibles, largement exercées au hasard des rencontres par des militants noctambules sous l’emprise de l’alcool. Finalement, les actions organisées concernent trois cibles : l es gauches, les juifs et les autres extrêmes droites”.
Après une brève auto-dissolution en 1981, dans la foulée de la victoire mitterrandienne de mai, le GUD renaît rapidement. Les années qui suivent, note l’historien, sont marquées par un basculement de l’organisation vers l’opposition “à la présence d’origine immigrée”.
Cette décennie est également celle pendant laquelle Frédéric Châtillon et Axel Lousteau prennent la tête du GUD. Tous deux, longtemps proches de Marine Le Pen, sont par la suite devenus hommes d’affaires dans le domaine de la communication. D’après Le Monde, ils auraient notamment fourni des services à la délégation européenne du RN.
Une affaire récente
L’annonce de Gérald Darmanin intervient une semaine après l’arrestation de quatre hommes condamnés pour avoir commis une agression homophobe à Paris après la victoire du RN a ux Européennes. “Vivement dans trois semaines, on pourra casser du pédé tant que l’on veut”, aurait déclaré l’un d’eux pendant sa garde à vue, rapporte Libération. Parmi les personnes condamnées figure Gabriel Loustau, 23 ans, fils d’Axel Loustau.