De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
C'est l'histoire de plusieurs maires d'Ile-de-France, d'un riche promoteur immobilier, et d'un gigantesque scandale de corruption. Comme l'annonce L'Obs, l'inspection générale de la police nationale (IGPN) tente depuis un an et demi de comprendre comment tout ce beau monde a fait pour s'enrichir personnellement sur fond d'argent public.
Au centre de l'affaire : un promoteur immobilier richissime
Selon le magazine, deux élus ont été placés en garde à vue mercredi dans le cadre de l'information judiciaire ouverte au départ pour des faits de blanchiment, faux et usage de faux, abus de bien social et qui s'est élargie à de la corruption et du trafic d'influence. Dans la soirée, l'une de ces gardes à vue a été levée. Un ancien proche d'un de ces élus a lui été mis en examen. D'autres maires doivent être entendus dans les prochains jours, annonce l'Obs.
A lire aussi - Affaire Robert Ménard : quels sont les vrais pouvoirs d'un maire ?
Au centre de cette affaire, l e patron du groupe immobilier France Pierre, Antonio De Sousa, 68 ans, un "p romoteur immobilier richissime, sympathique, chaleureux, aimant les courses de chevaux, les voyages au Portugal et l'argent". Lui a déjà été mis en examen pour corruption, abus de biens sociaux, et complicité, trafic d'influence. Sa société est l'une des plus importantes en Île-de-France grâce notamment à de très nombreux marchés publics.
Des terrains et appartements à des prix dérisoires
Dans le viseur de la justice, Jean-François Oneto, le maire (LR) d'Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne). Il est soupçonné d'avoir reçu de l'argent de la part de la société France Pierre, en échange d'attribution de marché public (l'intéressé nie les faits). L 'édile aurait acquis un terrain pour 500 000 euros en Corse dans des conditions plus que douteuses. En septembre 2010, les enquêteurs ont par exemple découvert que la société France Pierre avait effectué un virement de 662 000 euros sur le compte de la société Lamas, un de ses sous-traitants. "Antonio De Sousa (le promoteur, ndlr) m'avait indiqué à l'époque que ce virement était destiné à monsieur le maire d'Ozoir, Jean-François Oneto, pour acheter une maison en Corse", a ainsi déclaré l'un des représentants de la société Lamas.
L'édile devra également s'expliquer sur les conditions dans lesquelles il a acquis en 2009 un appartement trois-pièces de standing, avec terrasse et jardin privatif pour un prix paraissant dérisoire (250 000 euros) dans des résidences construites via la société... France Pierre à Ozoir-la-Ferrière.
Une caisse noire pour le maire de Bussy-Saint-Georges
L'autre personne placée en garde à vue mercredi, puis relâchée, est l'ancien maire de Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne), Hugues Rondeau (CNIP). D'après L'Obs, c'est l'un de ses anciens collaborateurs, Philippe Lohmuller, qui intrigue les enquêteurs. Ce dernier aurait, par le biais de sa société censée vendre de l'événementiel sportif, aidé l'élu à se constituer une caisse noire.
Le patron d'une société de menuiserie de Seine-et-Marne (sous-traitant de France Pierre) a fait ces aveux : "Lohmuller s'était présenté avec Antonio De Sousa en nous présentant une facture au nom de sa société Philippe de Noyers, soi-disant pour que nous réglions des packages pour des soirées VIP lors de matchs de football. C'est arrivé plusieurs fois. J'ai pu accepter un temps ces factures mais lorsque je m'y suis opposé, De Sousa m'a dit qu'il fallait les payer parce que cela servait à alimenter une caisse pour la mairie de Bussy."
Vidéo sur le même thème : Venise secouée par un vaste scandale de corruption, son maire arrêté