Sur les 51 hommes poursuivis pour viols aggravés sur Gisèle Pelicot, un quart affirment avoir eux-mêmes subi des viols dans leur enfance.
Depuis son arrivée au pouvoir, François Hollande s'est entretenu à 32 reprises avec les journalistes Antonin André et Karim Rissouli, qui publient cette semaine Conversations privées avec le président (Editions Albin Michel). Des extraits ont été publiés mercredi dans Le Point.
Le chômage : "Je n'ai pas eu de bol"
Sur la baisse du chômage - dont il en a fait la condition pour se représenter en 2017 - le président confie avoir fait une maladresse. "L'erreur c'est d'avoir fixé l'échéance 'avant la fin de l'année' comme point d'arrivée". "J'ai fait cette annonce de l'inversion de la courbe du chômage parce que je croyais encore que la croissance serait de 0,7/0,8. Elle sera finalement de 0,1 ou 0,2. Puis j'ai répété cet engagement lors des vœux le 31 décembre 2012. J'ai eu tort", analyse le président.
Puis, le chef de l'Etat se fait plus familier : "Je n'ai pas eu de bol ! En même temps, j'aurais pu gagner. Mais ça n'aurait rien changé parce que les gens sont lucides, ils savent que ce n'est pas sur un mois que ça se joue".
Pour Hollande, Sarkozy sera là en 2017
Concernant la politique politicienne, François Hollande parie sur le choix de Nicolas Sarkozy pour représenter la droite en 2017. "Je ne vois pas bien comment ils pourront l'en empêcher". "Ce que les Français attendent, c'est du neuf. Du neuf avec des vieux, pourquoi pas ? C'est ce qu'espère Juppé", ironise-t-il en passant.
A propos de Valls et Macron
Le président égratigne aussi dans son camp. A propos de Manuel Valls, il estime que le passage en force (avec l'article 49-3) de la loi Travail, n'est pas sa méthode, mais celle de son Premier ministre. Et de lui reprocher d'être "victime de sa communication".
François Hollande explique aussi aux journalistes avoir tancé Emmanuel Macron à plusieurs reprises, notamment quand celui-ci a dit qu'il n'était pas l"obligé" du président. "Cette interview au Dauphiné libéré, ça ne va pas", lui a-t-il dit. "Concernant ses propos répétés sur les 'erreurs du début du quinquennat', le côté 'on n'a pas été assez loin', là aussi il doit faire attention (...) Dans une bataille qui s'ouvre si on met davantage l'accent sur les regrets et les erreurs que sur les audaces et les réussites, vous ne pouvez pas tenir, vous donnez des arguments à l'opposition", explique François Hollande.
Sa présidence, 2017 et la postérité
S'agissant de sa personne, le chef de l'Etat confie avoir eu du mal à rentrer dans le costume de président. "C'est dur, bien sûr que c'est dur. C'est beaucoup plus dur que ce que j'avais imaginé", admet-il. "J'ai été élu mais dans le regard de beaucoup de Français, je ne l'étais pas devenu", avoue-t-il avant d'estimer que c'est après les attentats de janvier 2015 qu'il est "devenu le président dans le regard de beaucoup de gens". Aujourd'hui, dit-il, "je suis regardé comme le président d'une belle France".
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Quant à sa postérité, le président se veut lucide : "Le drame, c'est quand vous laissez la place et que vos traces sur le sable s'effacent d'elles-mêmes". Et d'ajouter : "Moi j'ai réglé cette question: le Mali, la réponse aux attentats de janvier, le mariage pour tous, la loi Macron... Une fois qu'on a réglé cette question, on peut tout faire pour poursuivre". Quand on l'interroge sur 2017, il répond simplement qu'il ne fera "pas de choix de candidature si, d'évidence, elle ne pouvait pas se traduire par une possibilité de victoire".
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