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Marine Le Pen convoquée pour une expertise psychiatrique
Marine Le Pen a reçu cette semaine une ordonnance l’intimant de se soumettre à une expertise psychiatre. La lettre est signée du tribunale de Nanterre et intervient dans le cadre d’une affaire bien particulière : la présidente du Rassemblement national est accusée de "diffusion de message violent, pornographique ou contraire à la dignité et accessible à des mineurs".
En 2015, Jean-Jacques Bourdin avait fait une comparaison entre le Front national (ex-RN) et l’Etat islamique. Furieuse, Marine Le Pen n’avait pas hésité à répliquer par tweet interposé. C’est là que l’ancienne candidate à la présidentielle avait posté des photos choquantes de prisonniers de l’organisation terroriste en train d’être torturés. Figurait notamment des images de la décapitation de l’otage James Foley.
Furieuse de cette ordonnance, Marine Le Pen l’a également diffusée sur Twitter.
Expertise psychiatrique de Marine Le Pen : elle assure qu’elle n’ira pas
En postant cette ordonnance à ses followers sur Twitter, Marine Le Pen a fait savoir au passage qu’elle ne se rendrait pas à la convocation. Elle assure qu’il s’agit d’un "procès politique" et dénonce une décision digne d’un "régime totalitaire". Pour Marine Le Pen, on essaye désormais de faire passer les opposants politiques "pour des fous".
Dans sa défense, la présidente du RN explique – toujours sur Twitter décidément – que "c’est dans [un] cadre concernant des pédophiles ou des déviances sexuelles, que l’expertise psychiatrique est rendue obligatoire par les textes…".
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La loi lui donne-t-elle raison ? Non, rétorque le parquet de Nanterre, ainsi que le relaie Le Monde : "Les personnes poursuivies pour l’une des infractions mentionnées à l’article 706-47 du présent code doivent être soumises, avant tout jugement au fond, à une expertise médicale". Le délit reproché à Marine Le Pen entre dans le cadre d’un autre qui concerne les infractions de nature sexuelle et la protection des mineurs victimes. Il est fort peu probable qu’elle puisse s’y soustraire.
"A partir du moment où il y existe un article du Code de procédure pénale, c’est une obligation. Il s’agit là d’une procédure très formelle, et le juge s’y conforme indépendamment de l’identité du mis en examen", précise également Laurence Blisson, secrétaire générale du Syndicat de la magistrature à 20 Minutes.
Expertise psychiatrique de Marine Le Pen : des soutiens insoupçonnés
Marine Le Pen n’est pas la seule à s’insurger contre cette demande d’expertise psychiatre. Elle a pu trouver du soutien chez des opposants politiques et notamment du côté du leader de La France insoumise; Jean-Luc Mélenchon a ainsi tancé cette ordonnance, dont il estime vraisemblablement qu’elle n’est pas dénuée de visée politique. "Tous les moyens ne sont ni bons ni acceptables pour la combattre. Ce n'est pas avec des méthodes pareilles qu'on fera reculer l'extrême droite", a-t-il posté sur Twitter.
Plus surprenant, Marine Le Pen a trouvé un soutien en la personne de Gabriel Attal, porte-parole de La République en Marche. Au micro de LCI, tout en appuyant sur "l’automaticité" de la procédure judiciaire, il l'a jugée "abberrante". Le représentant de la majorité s'est toutefois montrer plus critique quant aux accusations de procès politique.