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Ce mardi soir, les ténors de la majorité étaient conviés au salon des Ambassadeurs de l’Elysée, celui-là même qui accueille le Conseil des ministres. Organisée sous forme de dîner, la rencontre se voulait toutefois plus décontractée et moins protocolaire. Le menu par contre était copieux : plateau de fruits de mer, et un tour d’horizon des préoccupations françaises, raconte Le Parisien. La réunion a pris fin aux alentours de minuit.
Autour de la table : la Première ministre Élisabeth Borne et son prédécesseur en chemin pour 2027 Édouard Philippe, les ministres Gérald Darmanin, Olivier Dussopt, Gabriel Attal et Olivier Véran, le patron de Renaissance Stéphane Séjourné, mais aussi les chefs de groupes parlementaires François Patriat et Sylvain Maillard pour Renaissance, le député Laurent Marcangeli (Horizons) et le sénateur Claude Malhuret (Agir). Le locataire de l’Elysée a attaqué d’emblée avec un sujet brûlant : le projet de loi immigration, sur la table des sénateurs depuis quelques jours. “Les choses avancent pas mal, dans l’attente des débats qui auront lieu ensuite à l’Assemblée nationale”, a argumenté selon Le Parisien Gérald Darmanin, qui a lié son destin politique au texte. Le ministre de l’Intérieur a raison de marquer des réserves sur les débats à venir entre députés. Les turbulences devraient survenir au moment de l’étude de l’article 3 sur les métiers en tensions, qui cristallise les débats.
Le référendum : priorité du président
Le chef de l’Etat a ensuite fait un tour de table sur la question du référendum, qu’il projette d’élargir à des questions sociétales. Faut-il changer l’article 11 de la Constitution afin de permettre des référendums sur des sujets tels que l’immigration ? “On a eu des positions très antinomiques entre Olivier Véran, Stéphane Séjourné et Yaël Braun-Pivet notamment. Certains craignent un effet d’aubaine pour les oppositions, ou le risque de voir poser des questions populistes”, a rapporté un participant selon Le Parisien. Le président a néanmoins réaffirmé son allant pour la solution constitutionnelle “si c’est cadré dans la loi, on le fait sans risque. Donc je serais plutôt tenté d’aller vers cette voie-là”.
Pas de retour sur le non-cumul des mandats
En revanche sur la question du non-cumul des mandats, le président s’est montré ferme et ne semble "pas particulièrement disposé à revenir dessus”, raconte un témoin au Parisien. François Patriat regrette cette immobilité : “Cette règle a appauvri les parlementaires, ils apparaissent désormais hors sol et n’ont plus la reconnaissance de leurs électeurs”. Le président a ensuite donné des recommandations à ses soldats quant à la position à adopter sur la guerre au Proche-Orient. “On doit tout faire pour tracer un chemin vers la paix entre Israël et Gaza, tout en veillant au rassemblement et à l’unité de notre peuple. Notre pire ennemi, c’est la division”, a-t-il jugé.
Ne pas paraître "élitiste"
Il a demandé à Yaël Braun-Pivet de présenter son initiative conjointe avec Gérard Larcher de grande marche citoyenne contre l’antisémitisme qui aura lieu ce dimanche. Sera-t-il présent ? La réponse dans les prochains jours. Le président a consacré ensuite quelques minutes à avertir son camp : “Attention de ne pas apparaître non plus déconnecté des préoccupations des Français. Pour certains, l’antisémitisme n’est pas ce qu’ils vivent au quotidien, ils ont d’autres préoccupations très concrètes comme les problèmes de pouvoir d’achat par exemple, de fin de mois difficiles.” Il faut, selon le Président, se garder de paraître élitiste, un vœu pieu pour celui qui se voit régulièrement reprocher sa déconnexion.