Corruption, chantage sexuel, mais que se passe-t-il à l'Assemblée ?Istock
Depuis quelques semaines, de multiples polémiques secouent l'Assemblée. Soupçons d'ingérence étrangère, chantage sexuel… Planet fait le point.
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Depuis les élections législatives, la France traverse une impasse politique. Le mardi 23 juillet, le chef de l’État a rejeté la proposition du Nouveau Front populaire de nommer Lucie Castets première ministre. Lors de son interview accordée au 20 heures sur France 2, Emmanuel Macron a répété que “personne n’a gagné” les législatives. Il a également annoncé son choix de Premier ministre.

“De manière évidente, jusqu’à la mi-août, on doit être concentré sur les Jeux. Et puis à partir de là, en fonction de l’avancée de ces discussions, ce sera ma responsabilité de nommer un Premier ministre ou une Première ministre et lui confier la tâche de constituer un gouvernement et d’avoir le rassemblement le plus large qui lui permette d’agir et d’avoir la stabilité», a dit le chef de l’État.

Dans ce climat de “trêve politique”, de nombreuses polémiques éclatent à l’Assemblée nationale.

Soupçons d'ingérence étrangère : l'ex-député Hubert Julien-Laferrière mis en examen pour corruption

L'ex-député écologiste Hubert Julien-Laferrière a été mis en examen le 25 juillet dans une enquête sur des soupçons d'ingérence étrangère dans la politique française, selon une information du Monde. Les accusations portent sur "corruption passive en bande organisée par un élu public" et "trafic d’influence passif en bande organisée par un élu public". Placé sous contrôle judiciaire, l'ancien élu de la deuxième circonscription du Rhône n'était pas candidat à sa réélection aux dernières législatives.

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L'affaire a été révélée en février 2024 par une enquête journalistique conjointe de Forbidden Stories, Le Monde et la cellule investigation de Radio France. Cette enquête a déclenché l'ouverture de l'enquête judiciaire. Après la dissolution de l'Assemblée nationale, Hubert Julien-Laferrière n'a pas cherché à se faire réélire, perdant ainsi son immunité parlementaire.

Soupçons de “bourrage d’urnes” lors du vote des postes-clés à l’Assemblée

Lors du vote des postes-clés à l’Assemblée nationale le vendredi 19 juillet, le premier tour du scrutin a été annulé en raison de la présence de "dix enveloppes en trop" dans les urnes, selon la présidente Yaël Braun-Pivet. “Les scrutateurs ont procédé au dépouillement du premier tour de scrutin pour l’élection des vice-présidents. À l’issue, il est apparu que dix enveloppes en trop avaient été déposées dans les urnes”, a-t-elle expliqué, entraînant l'annulation du vote.

L'incident a provoqué des réactions vives. André Chassaigne, président du groupe communiste, a qualifié l'incident de “forme de sabotage” sur RTL. “Pour qu’il y en ait dix, c’était sans aucun doute une action organisée”, a-t-il déclaré, tout en doutant d'une triche directe, mais plutôt d'une volonté de perturber le vote. De son côté, Antoine Léaument, député LFI, s'est indigné sur le réseau social X, remettant en question la crédibilité de l'Assemblée. Le député PS Jérôme Guedj a dénoncé une “fraude”.

Le député RN Frank Giletti dément avoir tenu des propos obscènes envers une collègue

Accusé par Le Canard Enchaîné d'avoir tenu des propos obscènes envers la députée macroniste Annaïg Le Meur, le député RN Frank Giletti dément fermement ces allégations. Selon l'hebdomadaire, lors d'une rencontre nocturne près du Palais-Bourbon, Giletti aurait répondu à Annaïg  Le Meur, qui sollicitait son vote pour un poste de secrétaire de l'Assemblée nationale, par une remarque graveleuse : "Oui, mais seulement si tu me masses là…", en désignant son sexe. Frank  Giletti a catégoriquement rejeté ces accusations, qualifiant le récit d'"inexact et diffamatoire" et affirmant qu'il n'aurait jamais fait de telles remarques. Il a affirmé avoir déposé plainte contre Le Canard Enchaîné.

Dans un communiqué, Annaïg Le Meur a dénoncé ces propos comme étant "inacceptables", soulignant qu'aucune femme ne devrait être confrontée à une telle situation. Bien qu'elle n'ait pas vu le geste rapporté, elle a confirmé que les paroles de Frank Giletti avaient choqué les personnes présentes.

De son côté, Frank  Giletti a tenté de justifier son commentaire comme une "blague" en référence à leur lien au sein du XV parlementaire de rugby, rappelant que Le Meur, kinésithérapeute de profession, avait soigné les joueurs durant la Coupe du monde de rugby.

Plusieurs personnalités politiques ont exprimé leur soutien à Annaïg  Le Meur. Mathilde Panot, présidente du groupe insoumis à l'Assemblée nationale, a qualifié ces propos d'"abjects" et a demandé des sanctions contre Giletti. Antoine Léaument, député LFI, a estimé que ces propos étaient une "honte absolue", tandis que Karima Delli, ancienne eurodéputée écologiste, a appelé à "ne rien laisser passer".