Bruno Rejony avait 52 ans et était cheminot à la SNCF. Le soir du 24 décembre, il s'est suicidé en se jetant du TGV qu'il conduisait, créant une immense pagaille sur le réseau et privant des milliers de...
Pagaille. Alors que l'UMP devait connaître le nom de son nouveau président dimanche soir, le parti se retrouve ce lundi avec deux chefs autoproclamés, une confusion totale, une guerre des nerfs et des réactions qui fusent de toutes parts.
Il ne pourra y avoir qu'un seul chef. Mais en attendant que la Commission interne (Cocoe) détermine qui de Jean-François Copé ou François Fillon prendra la tête de l'UMP, chacun des deux rivaux continue d'affirmer qu'il a gagné. Interrogé au micro de BFMTV-RMC ce lundi matin sur sa prétendue victoire, le député-maire de Meaux a déclaré: "ma réponse est oui", avant d'ajouter: "j'attends sereinement que la commission de validation le confirme". De son côté, l'ancien Premier ministre a estimé dans un communiqué qu' "à cette heure, notre décompte confirme l'avance de François Fillon, mais seuls les chiffres définitifs et officiels permettront de trancher la situation".
Rejetant la faute sur Jean-François Copé, Christian Estrosi a, quant à lui, indiqué sur France Info: "il y a des procès verbaux dans la nature, nous ne savons pas où ils sont (...) Si vous saviez le nombre de fraudes avérées qui remontent depuis que la Cocoe a arrêté à 4 heures du matin". Et de poursuivre: "je reste convaincu que nous allons vers une victoire de François Fillon".
Invitées au micro d'Europe 1, Valérie Pécresse et Michèle Tabarot - respectivement soutien de François Fillon et Jean-François Copé – ont défendu leur candidat. "Je reste convaincu que nous allons vers une victoire de François Fillon", a ainsi lancé la député desYvelines, tandis que de son côté, Tabarot a rappellé que "François Fillon est arrivé avec sa bande à 3 heures" du matin au siège de l'UMP. Des propos aussitôt repris par sa rivale qui préfère le mot "équipe" à celui de "bande": "Michèle, parler comme ça, ce n'est pas très élégan".
Regrettant cet imbroglio au sein de l'UMP, Bernard Accoyer, l'ancien président de l'Assemblée nationale (pro-Fillon) a préconisé de placer Alain Juppé provisoirement à la tête du parti. Ce dernier est selon lui « le type de personnage qui peut jouer un rôle majeur pour sortir de cet épisode regrettable ». Clairement dans le camps de Jean-François Copé, Nadine Morano a, elle, assuré sur Europe 1: « Il y a sans doute quelques problèmes mais Jean-François Copé est arrivé en tête et l’ancien premier Ministre, qui aujourd’hui, quoi qu’il en soit, a de toute manière perdu, ferait bien d’avoir du fair play ».
Alain Juppé a, quant à lui, publié un billet sur son blog dans lequel il écrit: "J'appelle François Fillon et Jean-François Copé à faire cesser immédiatement les invectives qu'échangent leurs partisans; à s'engager à accepter la décision de la commission de contrôle des opérations électorales, quelle qu'elle soit ; à se rencontrer pour jeter les bases d'une nécessaire réconciliation ; à réunir autour d'eux une instance de crise rassemblant leurs représentants et des personnalités qui sont restées en dehors de la confrontation, afin d'accompagner le président proclamé dans la gouvernance de l'UMP".
Considérant que les estimations de Jean-François Copé sont "sincères", Jean-Pierre Raffarin a lancé sur RTL un appel à la "dédramatisation".
Certes moins prolixe que les membres de l'UMP sur cette affaire, le PS a toutefois considéré par la voix de son porte-parole David Assouline que "ça ne peut pas être une bonne nouvelle que de voir que la droite est à ce point en situation de se marginaliser sur le plan de sa crédibilité". De son côté, le vice-président du FN, Florian Philippot n'a pas caché sa joie: "On vit en direct le crash de l'UMP" et "quel que soit le président", il "n'aura aucune légitimité, puisqu'on a un parti qui est brisé en deux".