Ce pays qui a aussi vécu sans gouvernementIstock
Alors que les scénarios possibles pour un gouvernement après le second tour des législatives restent encore flous. Retour sur une autre impasse politique, celle de la Belgique, qui est restée sans gouvernement pendant près de 16 mois.
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La France traverse une impasse. Après la victoire du Nouveau Front Populaire au second tour des élections législatives, le 7 juillet dernier, sans majorité absolue, la question qui se pose est la suivante : qui va gouverner la France ? 

Alors que Gabriel Attal a présenté sa démission dans la soirée du dimanche 7 juillet, il ne quitte pas le gouvernement pour le moment. Malgré sa proposition de démission, Emmanuel Macron a choisi de maintenir Gabriel Attal à Matignon. 

Dans sa lettre aux Français publiée mercredi 10 juillet, Emmanuel Macron ne donne pas d’échéance pour un gouvernement, il admet “laisser un peu de temps aux forces politiques pour bâtir ces compromis”. 

Une impasse politique ?

Cette situation n’est pas sans rappeler les nombreuses impasses politiques vécues par la Belgique. Le pays s’est retrouvé sans gouvernement pendant six mois en 1987-1988, 19 mois en 2012-2011 et 22 mois en 2018-2020, après les élections législatives de mai 2019

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Lors de cette période d'instabilité politique, la Belgique a passé seize mois sans gouvernement. C’est en octobre 2020 que la Belgique a réussi à avoir un gouvernement fédéral, dirigée par Alexander De Croo, un libéral flamand de 44 ans. Devenu Premier ministre, il a réussi à former une large coalition de sept partis, toujours aux manettes aujourd’hui, et rassemblant les quatre grandes familles politiques du pays, que l’on nomme familièrement la "coalition Vivaldi", en référence aux "Quatre saisons" qui se succèdent en harmonie.

“En réalité, les Belges se prennent moins la tête que les Français avec la politique, car ils savent que ça ne change pas grand-chose à leur vie, dirigée surtout par l’Europe”, confie Hélène, une française qui vit en Belgique depuis 15 ans, dans les colonnes de 20 minutes

Un pays divisé

La longue période sans gouvernement s'explique par la complexité de la structure politique et linguistique belge. Le nord néerlandophone vote majoritairement pour des partis de droite et d'extrême droite, tandis que le sud francophone penche vers la gauche et les écologistes. Les partis sont divisés par groupe linguistique, ce qui complique la formation d'une majorité

"En fait, le quotidien des gens n’a pas fondamentalement changé lors de ces crises sans gouvernement fédéral parce que la Belgique est un pays plus décentralisé que la France”, explique Fabrice Grosfilley, éditorialiste pour la chaîne d’infos de Bruxelles Bxl1.