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"C’est la fin d’une histoire". Les mots sont lourds, et ils sont de Manuel Valls au micro de France Inter, au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle. La veille, le candidat socialiste Benoit Hamon n’a recueilli que 6,3 % des suffrages. Tandis que le candidat de la droite, François Fillon, échouait à la troisième place avec 20 % des voix.
Une claque pour les deux partis habitués à gouverner à tour de rôle depuis 1981. Si c’est la seconde fois que le PS ne se retrouve pas au second tour de la présidentielle, c’est la première fois en revanche pour Les Républicains, énième avatar du parti gaulliste qui a pourtant fondé la Ve République. Les deux partis privés de second tour à la présidentielle est donc une première historique.
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Au PS et à droite, les ténors laissent éclater leur amertume
Sitôt l’annonce des résultats, les membres de chaque parti n’ont pas retenu leur amertume. Pour Manuel Valls donc, "c’est la fin d’un cycle, la fin d’une histoire". "Quand on mène au fond une campagne d’extrême gauche ou de gauche de la gauche, on récolte tout simplement les fruits de cette campagne", a taclé l’ancien challenger de la primaire de la gauche.
Sur RTL mardi, Jean-Christophe Cambadélis a lui aussi évoqué "la fin d’un cycle". "C’est la fin d’Epinay (congrès fondateur du PS, ndlr)", a ajouté le premier secrétaire du PS. Pour le patron du parti, le PS doit dorénavant "s'interroger sur sa nature, son organisation, c'est à dire savoir quel type de parti il est". Et de pointer la menace que fait peser Emmanuel Macron sur sa famille politique : "Bien sûr qu’il veut tuer le Parti socialiste", a-t-il déclaré à France 2 mercredi.
Du côté des Républicains, Éric Woerth a estimé que ce n'était "pas la droite qui (avait) perdu, c'est Fillon". Pour Jean-François Copé, la droite est "en train de vivre son 21-avril" et Rachida Dati y a vu une "défaite morale, historique de la droite". "La droite remercie vivement François Fillon de nous avoir coulés", a accusé de son côté le député européen Renaud Muselier sur Twitter. Au lendemain du premier tour, à l’issue d’une réunion au QG des Républicains, François Fillon a déclaré qu’il n’était plus légitime pour mener la bataille des législatives, et qu’il redevenait simple "militant de cœur".
Les législatives, une étape cruciale pour les deux partis
"Les deux partis de gouvernement sont confrontés à la même alternative : éclatement ou rétrécissement", a expliqué à 20 minutes le politologue Stéphane Rozes.
S’agissant des Républicains, Eddy Fougier, politologue de l’Iris, ne croit "pas à une explosion rapide de la droite. L’UDI et LR ont d’ailleurs annoncé qu’ils maintenant leur alliance pour les législatives", comme l’a annoncé le patron de l’UDI sur LCI au lendemain du premier tour. En revanche, pour le Parti socialiste, l’avenir s’annonce plus incertain. A France Info, le politologue Renaud Payre explique qu’une disparition du PS dans les prochaines semaines "n’est pas du tout à exclure". "Il est même probable qu'il y ait une mort du PS, en tout cas une restructuration qui fera que le PS ne ressemblera plus du tout à celui qui a été construit, soit en 1971 par François Mitterrand, soit dans les restructurations qu'a connues le parti, notamment avec Lionel Jospin", avance le politologue, qui promet "un moment de vérité" lors des législatives.
Pour le politologue Thomas Guénolé, parler d’effondrement des partis traditionnels est excessif. Pour ce dernier, seul le PS est dans "l’incertitude" avec ses 6 % au premier tour. "Avec 20 %, François Fillon fait sensiblement le même score que Jacques Chirac en 2002. La droite a d’ailleurs montré une forte capacité de résilience par rapport aux affaires qui ont accablé son candidat", nous explique le politologue.
Pour ce dernier, l’étape cruciale qui va déterminer l’avenir du paysage politique français sera les élections législatives. "A l’issue des législatives, seront déterminées les principales forces de gouvernement du pays, et – en fonction de leurs voix – les subventions qui seront allouées aux partis. De plus, moins de députés veut dire aussi moins d’argent pour les partis, qui demandent généralement à leurs parlementaires de leur reverser une fraction de leurs salaires." Autrement dit, les législatives qui se dérouleront en juin prochain s'annoncent déjà cruciales pour les deux partis, surtout pour le PS.
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